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Marine Le Pen tente de démontrer sa crédibilité sur les questions économiques

Jeudi 12 janvier, Marine Le Pen a présenté le chiffrage de son programme pour la campagne présidentielle. Pendant plus d'une heure, avec force chiffres et schémas, la candidate du FN a voulu prouver sa crédibilité sur les questions économiques.
Article rédigé par Daïc Audouit
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Marine Le Pen présente le chiffrage de son programme (JOEL SAGET / AFP)

Jeudi 12 janvier, Marine Le Pen a présenté le chiffrage de son programme pour la campagne présidentielle. Pendant plus d'une heure, avec force chiffres et schémas, la candidate du FN a voulu prouver sa crédibilité sur les questions économiques.

Pour Marine Le Pen, ce rendez- vous était très important. Le chiffrage devait clore la séquence de présentation de son programme où elle n' eut qu'une obsession : apparaître comme crédible et cohérente.

Hier, elle a préparé toute la journée cette intervention en compagnie de ses deux conseillers économiques : Jean-Louis Sulzer et Thibault de la Tocnaye.

Chiffres en rafale

"Ça va être très sérieux ", prévient la candidate, en entrant dans la salle de presse. Et de fait, c'est une avalanche de chiffres, de courbes et de jargon technique qui s'abat sur les nombreux journalistes présents au siège du Front national à Nanterre pendant plus d'une heure.

A vouloir se différencier de l'image d'amateurisme qui collait aux campagnes de son père sur les questions économiques, Mme Le Pen en fait beaucoup. Peut-être trop.

"Vous attendiez mon chiffrage avec impatience. Maintenant vous me dîtes que c'est indigeste. Il faudrait savoir ce que vous voulez", déclare-t-elle au terme de sa conférence de presse.

La candidate frontiste organise sa conférence en deux temps : le chiffrage de son programme et son plan de désendettement de la France. "Les deux sont liés", précise t-elle.

"Plan de vigueur"

Au terme de plan de rigueur, la candidate d'extrême droite préfère celui de "plan de vigueur". Elle promet d'augmenter les budgets de la sécurité (+1,2 milliards d'euros), de la justice (+8,5 milliards) ou la santé (15 milliards). 64 milliards seront consacrés à l'augmentation du pouvoir d'achat.

Elle réaffirme sa volonté d'augmenter de 200 euros net tous les salaires inférieurs à 1,4 fois le Smic grâce à une exonération de charges sociales du même montant que l'Etat prendrait en charge. Tous ces chiffres sont à prendre sur la durée d'un quinquennat.

Côté économies, elle estime que la réduction de l'immigration légale de 200 000 à 10 000 personnes permettrait de gagner 40 milliards d'euros. La lutte contre les fraudes fiscales et sociales pourraient épargner 62 milliards aux budget de l'Etat. Enfin, elle estime que la sortie de la zone euro ne coûtera rien à l'Etat, grâce au protectionnisme qu'elle permettra.

Elle aborde ensuite le désendettement toujours à l'aide de diagrammes et de colonnes projetés sur powerpoint. L'objectif est de réduire de 50% la dette à l'horizon 2025. A cette fin, elle propose d'abroger la loi de 1973 afin de permettre la création par la Banque de France de 100 milliards d'euros par an, ce que les économistes appellent la monétisation de la dette. Elle rejette alors les risques d'inflation.

Economistes et adversaires politiques vont se pencher sur ce programme pour vérifier sa crédibilité et pouvoir le contrer. Cela prendra sans doute quelques jours, tellement il est touffu et détaillé. Et au-delà du contenu, c'était l'objectif de Mme Le Pen. L'exhaustivité est une arme politique.

"Je propose à la France, en toute transparence, un projet complet, cohérent, fourni", déclare la présidente du FN, "quand les autres grands candidats en sont encore à l'incantation et l'alignement de formules électoralistes".

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