Les hauts salaires d'EDF dans le collimateur du PS

Le PS dénonce au vitriol, lundi 16 avril, l'augmentation des plus hautes rémunérations au sein d'EDF et accuse l'Etat actionnaire de "complicité". Henri Proglio n'est pourtant pas le patron le mieux payé d'une entreprise dont l'Etat est actionnaire.

Les dirigeants d'EDF sont-ils plus que d'autres visés par le PS ? S'appuyant sur des chiffres de "La lettre de l'Expansion", le porte-parole de François Hollande, Bruno Le Roux, a dénoncé lundi "une gestion profondément choquante des rémunérations au sein de l'entreprise EDF."

"Soit Sarkozy est complice de ces rémunérations..."

"Depuis 2009, les dix rémunérations les plus élevées de l'entreprise sont passées en moyenne de 700 000 euros à 1,3 million d'euros par an", écrit-il dans un communiqué.

"Comment peut on tolérer que des salariés doivent se battre pour une revalorisation minimaliste de leurs indemnités, alors qu'au même moment l'ensemble de la direction voit sa rémunération presque doubler en quelques années ?"

"L'Etat français est actionnaire à plus de 84% du groupe énergétique. Soit Nicolas Sarkozy est complice de ces rémunérations, soit l'Etat est indifférent à la vie sociale au sein des entreprises dans lesquelles il est actionnaire ultra-majoritaire" continue-t-il.

Il conclut en rappelant la proposition de François Hollande : un écart maximal de 1 à 20 entre les rémunérations d'une entreprise publique.

Henri Proglio moins payé que Gérard Mestrallet ou Stéphane Richard

"Les Echos" ont dressé le 12 avril la liste des dirigeants d'entreprise publique visés par cette mesure.

"Henri Proglio, le PDG d'EDF a perçu 1,17 million d'euros en 20120. Cette rémunération fait de lui l'un des patrons les moins bien payés du CAC 40, mais elle correspond tout de même à 70 fois le SMIC.", écrit le journal économique.

Selon le tableau comparatif établi par le quotidien, Henri Proglio gagne plus que le PDG de La Poste Jean-Paul Bailly (610.000 euros), mais beaucoup moins que Gérard Mestrallet (GDF Suez, 3,3 millions d'euros en 2010) ou Stéphane Richard (Orange, 1,52 millions d'euros).

A quelques jours du premier tour, l'ex-patronne d'Areva Anne Lauvergeon vient de publier un livre ("La femme qui résiste") et une interview à L'Express où elle attaque Nicolas Sarkozy et surtout Henri Proglio.

"Saura-t-on un jour pourquoi le patron d 'EDF a ainsi eu table ouverte à l'Elysée durant tout ce quinquennat ?", demande-t-elle. Anne Lauvergeon passe pour "ministrable" si François Hollande gagne.

Le candidat du PS a fait part de ses réticences. "Je note que les personnalités issues de la société civile, aussi talentueuses soient-elles, ont eu souvent des difficultés pour accéder aux fonctions publiques", a-t-il dit aux Echos.