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Le PS devrait présenter mardi son projet de société "pour redresser la France"

Le projet devrait décliner une vingtaine à une trentaine de propositions: éducation, fiscalité, santé, politique industrielle...
Article rédigé par France2.fr
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La première secrétaire du PS, Martine Aubry), discutant avec le député des Landes, Henri Emmanuelli (le 25-9-2010) (AFP - JEAN-PIERRE MULLER)

Le projet devrait décliner une vingtaine à une trentaine de propositions: éducation, fiscalité, santé, politique industrielle...

Parmi les mesures déjà dévoilées : 300.000 emplois d'avenir financés par le maintien de l'ISF ou la suppression de l'exonération des heures supplémentaires, banque publique d'investissement pour aider les PME, parcours d'autonomie pour les jeunes, égalité salariale hommes-femmes en 5 ans. Le projet prévoit aussi de plafonner, dans une limite de 1 à 20, les salaires des patrons d'entreprises où l'Etat est présent, selon le JDD. Ce qui signifierait par exemple que Carlos Ghosn (Renault) et Henri Proglio (EDF) divisent par deux ou plus leurs salaires fixes, selon Le Journal du Dimanche. Dans le domaine de l'environnement, le PS préconise aussi une TVA écomodulable pesant davantage sur les produits qui polluent.

Le Parti socialiste estime qu'il faudra 25 milliards d'euros pour financer ses propositions, soit 11 milliards de moins qu'en 2007. Trois mois avant le dernier scrutin présidentiel, le projet du PS avait été estimé à près de 36 milliards d'euros. Pour 2012, le parti souhaite présenter un projet plus crédible en matière budgétaire et couper court aux accusations de "gauche dépensophile" portées par la droite.

Le projet du Parti socialiste comprend trois grands volets, a fait savoir la première secrétaire, Martine Aubry. La première partie propose "face au déclin, le redressement de la France, de son poids et sa voix dans le monde". La seconde s'adresse aux Français: "face au sentiment de déclassement et d'absence d'avenir, construire une société juste et une société du respect et du lien social". La troisième partie aborde notamment la question des institutions et de la justice et explore les pistes de la démocratie participative: "notre pays étouffe. Le couvercle a été totalement refermé sur la démocratie", assure Mme Aubry.

"C'est un projet de société pour la France, une mise en cohérence de ce qu'on a fait depuis deux ans et demi", fait valoir la patronne du PS. Il sera "bien à gauche" et "moderne", selon l'un de ses inspirateurs, le député Christian Paul, "clivant" par rapport à la droite, juge le porte-parole Benoît Hamon, une "forme de contre-pied à la politique de Sarkozy", pour l'ex-ministre Michel Sapin. Pour Benoît Hamon, le projet socialiste, "à l'évidence, engage tous les candidats" qui concourront à la primaire. A bon entendeur, salut...

Calendrier

Le dernier coup de plume du texte sera donné lundi en Conseil politique qui réunit les plus hauts dirigeants du PS, avant le Bureau national (direction) extraordinaire convoqué mardi à 9h. Puis le texte sera débattu et adopté samedi en Conseil national (Parlement), voté par les militants le 19 mai et adopté en Convention nationale le 28 mai.

Son adoption constitue une étape importante pour Martine Aubry depuis sa "prise" du parti en 2008 et avant la primaire présidentielle. Une adhésion large la conforterait après le succès du PS aux cantonales. Reste à savoir si le texte convaincra les Français, jusqu'alors peu réceptifs, selon les sondages, aux propositions alternatives portées par le PS.

Critiques à gauche et à droite
"Le programme qui nous est présenté n'est en effet ni socialiste ni réaliste", a affirmé dans un communiqué le Parti de gauche, composante du Front de gauche avec le PCF. "Ce programme recycle des promesses anciennes mais ne propose pas de réponses à la hauteur de la crise actuelle", a jugé le PG. "Face à la crise sociale et au chômage, il propose 50.000 emplois jeunes de moins que la gauche plurielle n'en avait créés".

"Le salaire maximum que nous proposons serait mis en oeuvre uniquement dans les rares entreprises dans lesquelles l'Etat est encore présent au capital".

A droite, Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur, a jugé que "les mesures du Parti socialiste "n'apportaient absolument rien de neuf" et étaient "une bonne dose de copier-coller saupoudrés de démagogie. A peine né, le projet socialiste est déjà dépassé, c'est inquiétant sur la capacité des socialistes à construire l'avenir de notre pays. En tous cas, voilà encore une occasion manquée pour le PS de faire des propositions nouvelles", a assuré dans un communiqué Mme Pécresse.

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