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Le patron du Modem propose un vote sur l'inscription dans la Constitution d'une maîtrise des dépenses publiques

Nicolas Sarkozy a annoncé une révision de la Constitution qui imposerait "à chaque gouvernement issu des urnes de s'engager pour 5 ans ans sur une trajectoire de déficit".Dans une interview au Monde, François Bayrou rappelle "qu'inlassablement", il a "défendu le principe d'une disposition constitutionnelle qui empêche les déficits de se creuser".
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié
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François Bayrou le 5 mai 2010 (AFP - MIGUEL MEDINA)

Nicolas Sarkozy a annoncé une révision de la Constitution qui imposerait "à chaque gouvernement issu des urnes de s'engager pour 5 ans ans sur une trajectoire de déficit".

Dans une interview au Monde, François Bayrou rappelle "qu'inlassablement", il a "défendu le principe d'une disposition constitutionnelle qui empêche les déficits de se creuser".

Il souligne que sa "proposition était d'écrire qu'à partir de l'année 2015, par exemple, les déficits de fonctionnement ne seront pas admis, sauf pour combattre ou prévenir une récession".

Il propose "que la modification constitutionnelle soit décidée par les Français eux-mêmes, par référendum". "Si des gouvernements ultérieurs estiment nécessaire de rompre avec cette règle de prudence, ils ne pourront le faire sans avoir à leur tour demandé l'accord du peuple", poursuit le président du Modem.

Il attribue la propension française aux déficits à "l'idée profondément ancrée que l'inflation, à un moment donné, viendra effacer l'ardoise" et au fait que "nous vivons dans la frénésie du court terme". "Devant chaque accident de la vie, il faut 'débloquer', comme on dit, des milliards. Et en effet, on n'a pas arrêté de débloquer, à tous les sens du mot", dit-il.

Comme on lui demande si la "rigueur est inéluctable", il répond: "Nous sommes entrés dans le temps des choses sérieuses. On nous a fait vivre dans l'illusion que l'Etat pouvait répondre à toutes les demandes à partir de ressources qu'il n'avait pas. C'est fini". "Il est bon que notre pays ouvre les yeux devant la réalité", estime-t-il.

François Bayrou pense qu'"aucun gouvernement n'échappera à des hausses d'impôts". "Lorsque le gouvernement actuel prétend le contraire, il raconte des histoires et il le sait parfaitement", explique-t-il. "Pour obtenir justice, clarté et donc confiance, il faudra le courage d'une profonde réforme fiscale", fait-il valoir.

Le député des Pyrénées-Atlantiques n'est pas inquiet de la baisse de l'euro, car la monnaie unique "est surévaluée", et que l'on approche "d'une parité convenable avec le dollar". Il ne "croit pas" à une explosion de la zone euro. "Un pays qui en sortirait verrait ses taux d'intérêt s'envoler, ses déficits exploser, et l'inflation l'envahir. Il ne trouverait plus de crédit", affirme-t-il

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