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Le Parti socialiste s'arme pour reconquérir l'électorat populaire

En mai dernier, une étude de la fondation Terra Nova constatait le "divorce" entre la gauche et la classe ouvrière. Aujourd'hui, à l'université d'été de la Rochelle, le PS lance des pistes pour ne pas laisser le FN capitaliser sur ce désamour.
Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les ateliers de l'université d'été du PS à La Rochelle (AFP)

En mai dernier, une étude de la fondation Terra Nova constatait le "divorce" entre la gauche et la classe ouvrière. Aujourd'hui, à l'université d'été de la Rochelle, le PS lance des pistes pour ne pas laisser le FN capitaliser sur ce désamour.

"Décrypter le projet du Front national" : c'est l'intitulé d'un des nombreux ateliers organisés par le PS dans le cadre de cette université d'été. Les militants ont rendez-vous à l'étage du bâtiment où se tient l'évènement. Au-dessus de la mêlée. Dans ces petites salles de conférences bondées, la horde des journalistes et les ténors du parti ne viennent pas. C'est pourtant là que l'idéologie socialiste se pense, là que la base du mouvement prépare sa campagne présidentielle pour 2012.

L'auditoire écoute doctement les conférenciers réunis sous la houlette de la Fondation Jean-Jaurès : Najat Vallaud-Belkacem, secrétaire nationale aux questions de société, Alain Mergier, sociologue auteur d'une étude sur le vote Front national, Guillaume Bachelay, secrétaire national à l'industrie, aux entreprises et aux nouvelles technologies...

"Si un parti qui s'appelle Parti socialiste ne parle pas des ouvriers et aux ouvriers, il va au devant de graves déconvenues." C'est l'avertissement de Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département opinions de l'IFOP. En 2002 déjà, il avait livré ce commentaire. La défaite cuisante de Lionel Jospin n'a fait que lui donner raison. Ici, ce souvenir est encore dans toutes les mémoires.

"Ouvriers et employés représentent 30 à 35% de la population", explique Jérôme Fourquet. Si on y ajoute les retraités de ce secteur, les chômeurs et intérimaires : on obtient la cartographie du milieu ouvrier : un électorat non-négligeable, "le coeur battant du FN, là où il fait ses meilleurs scores", ajoute-t-il.

Car le Front national a su répondre aux préoccupations de la classe ouvrière tout en alimentant ses thèses. Caroline Fourest, essayiste coutumière des polémiques sur l'intégrisme, les énonce : "l'UMPS, l'anti-système, la peur de la mondialisation, la crise du multiculturalisme..." Autant de maux et de questions qui trouvent leur réponse dans une même formule lâchée par la journaliste : "s'internationaliser ne peut que nous apporter que des ennuis."

Volontairement provocatrice, Caroline Fourest va plus loin : elle estime que les socialistes ont délaissé ce terrain et donné du grain à moudre à l'extrême-droite. "Le PS doit battre sa coulpe, rattraper ses faiblesses pour ne pas laisser l'électorat ouvrier au Front national." Et elle met en garde : "à tout moment dans la campagne, le débat basculera. Marine Le Pen rebondira sur ce discours et sur ce manque. D'où l'importance d'être clair, de faire son autocritique. Il faut donner le sentiment que l'on reprend la main sur ces questions-là parce que ce sera la planche de survie du Front national." C'est aussi là l'une des clés d'une possible victoire d'un candidat socialiste en 2012...

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