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Le gouvernement veut "augmenter la durée passée au travail dans une vie", selon Eric Woerth

Le problème des retraites est un problème démographique, qui "appelle des réponses principalement démographiques", a déclaré le ministre du Travail dans le Courrier Picard lundi.Le gouvernement s'oriente vers un report de l'âge de départ à la retraite au-delà de 60 ans, selon le ministre de l'Industrie Ch. Estrosi. A 62 ou 63 ans, selon la presse.
Article rédigé par France2.fr
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Eric Woerth (archives) (AFP / Pierre Andrieu)

Le problème des retraites est un problème démographique, qui "appelle des réponses principalement démographiques", a déclaré le ministre du Travail dans le Courrier Picard lundi.

Le gouvernement s'oriente vers un report de l'âge de départ à la retraite au-delà de 60 ans, selon le ministre de l'Industrie Ch. Estrosi. A 62 ou 63 ans, selon la presse.

"Nous voulons d'abord répondre par la démographie, c'est-à-dire en augmentant la durée passée au travail dans une vie. Dans un pays où on vit 15 ans de plus aujourd'hui qu'en 1950, il faut évidemment répartir ces gains d'espérance de vie entre une part qui doit revenir à la retraite et une part qui doit revenir au travail", estime Eric Woerth dans un entretien au Courrier Picard.

Martine Aubry a quant a elle affirmé que si le gouvernement repoussait l'âge légal de départ à la retraite la gauche le rétablirait à 60 ans en cas de victoire à la présidentielle de 2012.

"La retraite à 60 ans n'est pas forcément finie", a déclaré Christian Estrosi, lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro dimanche. "Mais forcément on s'oriente vers une augmentation de l'âge de la retraite qui devrait dépasser les 60 ans."

Prié de réagir à ces propos, le ministre du Travail Eric Woerth a alors expliqué sur BFM TV qu'il n'allait "pas faire un débat interne au gouvernement" à la télévision et s'est contenté de souligner qu'il s'agissait d'une des pistes explorées pour préparer le projet de loi qui sera connu autour du 20 juin.

Eric Woerth a estimé que la France était confrontée à un problème de vieillissement de la population qui mettra mécaniquement à mal le financement des retraites.

"Donc, que ce soit au travers des trimestres de cotisation, que ce soit au travers de l'âge de la retraite, il y a beaucoup de pistes", a-t-il expliqué. "Nous allons encore en discuter, on verra ça au mois de juin."

Il y aura "une application dès 2011 de manière progressive", a dit le ministre.

Outre ces mesures, le financement des retraites sera aussi assuré par une contribution sur les hauts revenus, comme l'a annoncé Nicolas Sarkozy début mai, qui avait précisé que cette retenue ne serait pas intégrée dans le bouclier fiscal qui limite à 50% le taux d'imposition maximal après déductions.

"C'est une exception qui confirme la règle du bouclier", a dit Eric Woerth sur BFM TV.

La retraite à 62 ou 63 ans ?
Les "fuites" (organisées ?) sur le projet gouvernemental se multiplient. Samedi, plusieurs médias affirmaient que le gouvernement français souhaitait combiner l'allongement de la durée de cotisation et le report de l'âge légal de départ pour réformer le système de retraites.

Selon L'Express, l'âge légal passerait à 62, voire 63 ans dès janvier prochain.
La durée de cotisation continuerait d'augmenter: elle passerait à 41,5 ans en 2020, à 42 ans en 2030. La cotisation retraite des fonctionnaires augmenterait progressivement. Haute qui serait, en partie, compensée par des mesures salariales. Une taxe sur les hauts revenus pourrait rapporter 600 millions d'euros, soit autant que l'actuel bouclier fiscal. Certaines niches fiscales ou sociales seraient supprimées.

Dans le même temps, le gouvernement s'efforcerait de trouver 3,5 à 4 milliards d'euros de recette nouvelles.

Aubry : le PS rétablira l'âge légal de départ à 60 ans en cas de victoire en 2012
Dans une interview au Parisien Dimanche, alors qu'on lui demandait si la gauche rétablirait l'âge légal de départ à la retraite à 60 en cas de victoire en 2012 si le gouvernement décidait de le repousser, la Première secrétaire du parti socialiste répond: "absolument".

"C'est injuste, je l'ai dit et en plus cela ne règlerait qu'une partie des déficits du système de retraite et pas la plus grande", explique Martine Aubry, avant de défendre le contre-projet de son parti.

Alors que le gouvernement a éreinté les propositions du PS, en évoquant notamment une "bombe fiscale", Mme Aubry réplique que le PS "n'a pas de leçon de bonne gestion à recevoir de l'UMP quand on voit la situation dans laquelle ils ont mis la France".

"Quand j'ai quitté le gouvernement de Lionel Jospin, j'ai remis la Sécurité sociale à l'équilibre. La réforme des retraites est une question sérieuse qui mérite mieux que ces invectives", ajoute Mme Aubry qui était ministre des Affaires sociales dans le gouvernement Jospin et qui a mis en oeuvre les 35 heures.

A l'exception de la CFE-CGC, les syndicats sont résolument hostiles à la remise en cause de la retraite à 60 ans, défendue par le PS qui l'a instaurée en 1983.

Des manifestations intersyndicales (CGT, CFDT, FSU, Solidaires, CFTC, Unsa) et des grèves sont prévues en France le 27 mai.

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