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Le gouvernement va tirer les leçons de l'affaire Leonarda

C'est ce vendredi soir que l'enquête administrative sur l'expulsion de France de Leonarda et sa famille livre ses conclusions. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a décidé pour l'occasion d'écourter sa visite aux Antilles, et s'exprimera samedi sur le sujet. Il pourrait annoncer une possible modification de la circulaire sur les opérations d'évacuation des camps de Roms. 
Article rédigé par Lucas Roxo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
  (Maxppp)

C'est avec tous les éléments sur l'affaire Leonarda que le gouvernement décidera s'il doit prendre une décision ou non. Les résultats de l'enquête administrative sur l'expulsion de France de la collégienne Rom et sa famille sont attendus ce vendredi soir. 

Depuis plusieurs jours, de nombreux témoins de la reconduite à la frontière de la famille de Leonarda étaient entendus, tout comme les policiers et les enseignants. 

La jeune collégienne rom, forcée de retourner au Kosovo, a bénéficié depuis d'un appui populaire impressionnant. Des manifestations lycéennes lui ont apporté leur soutien, et de nombreuses personnalités se sont opposées à son renvoi. Dans les deux cas, la démission de Manuel Valls était réclamée. 

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Manuel Valls écourte son voyage aux Antilles

C'est au ministre de l'Intérieur que le rapport va être rendu. Manuel Valls a donc annoncé vendredi sa
décision d'écourter sa visite aux Antilles. Le ministre rentrera directement de
Guadeloupe
, sans se rendre à Saint-Martin, dernière
étape prévue de sa tournée aux Antilles, où il était initialement attendu
vendredi après-midi et dont il devait repartir samedi vers Paris.

"Malheureusement, je repars ce soir parce que le rapport de l'Inspection générale de l'administration concernant les conditions d'éloignement de Leonarda me sera remis demain " samedi, a-t-il déclaré à des journalistes à Pointe-à-Pitre. 

"Sur la base de ce rapport, nous en parlerons avec le président de la République et le Premier ministre demain " samedi, a expliqué Manuel Valls. Et si François Hollande ne fera sans doute pas de déclaration sur le sujet, le ministre de l'Intérieur devrait annoncer si le gouvernement décide - ou non - de modifier les "conditions d'éloignement ". 

Vers une sanctuarisation du temps scolaire

Celles-ci sont précisées dans une circulaire datant d'août 2012 sur "l'anticipation et l'accompagnement des opérations d'évacuation des campements illicites de Roms ". S'il confirme attendre les résultats de l'enquête, Manuel Valls a tout de même confirmé que la modifier était une "possibilité ".

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En tout cas, cela se fera si et seulement si la faute de la préfecture du Doubs dans le cas de Leonarda était avérée. Cette modification pourrait alors tendre vers vers une sanctuarisation du temps scolaire, comme l'ont affirmé différents membres du Parti socialiste, comme Harlem Désir ou Vincent Peillon. 

Différents sons de cloches au PS

"Il ne faut pas intervenir dans le cadre scolaire ", a souligné le ministre de l'Education, tout en affirmant sa solidarité avec Manuel Valls. "Il y a des règles. Il y a eu un problème. Ce problème, il ne porte pas sur l'application des règles de droit, il porte sur les usages qui sont les nôtres par rapport à la scolarité. Ce problème va être réglé ", a-t-il expliqué. 

Le Premier secrétaire du PS est lui plus tranché, puisqu'il assure qu'il y a eu une faute de la part de la Préfecture du Doubs. "Là, elle était dans une activité scolaire et donc, il y a au niveau de la préfecture - c'est ce que l'enquêtea dministrative qui est en cours va je pense montrer - une faute qui doit amener à tirer un certain nombre de leçons ".

Une fois n'est pas coutume, Valérie Trierweiler, est intervenue vendredi dans le débat en affirmant que "l'école est là pour l'égalité des chances, elle n'est pas là pour exclure ". La collégienne "n'est pas responsable ce qu'aurait pu faire son père ", a expliqué la compagne de François Hollande. 

 

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