La droite tire à boulets rouges sur l'investiture de François Hollande
Après l'investiture officielle de François Hollande en tant que candidat du PS à la présidentielle, les critiques de la droite n'ont pas tardé à fuser. Nora Berra, entre autres, l'a taxé d''homme nostalgique du passé et terriblement conservateur."
Face à l'unité affichée par le Parti socialiste lors de l'investiture officielle samedi de François Hollande, la droite a rétorqué avec de vives critiques. Nora Berra, secrétaire d'Etat à la santé, a ouvert le bal sur son blog en octroyant un "triple H aux approches développées par François Hollande. Hasardeux, car nul ne sait aujourd'hui où nous conduiront ses intentions inapplicables dans la conjoncture actuelle. Hypnotique, car il s'agit encore d'approches qui induisent une possible euphorie dans l'instant, mais qui préparent une véritable 'gueule de bois' au moment du réveil. Hypocrite car il ne dit pas la vérité aux français sur la situation réelle de notre pays."
Elle a également dénoncé le décalage entre la convention socialiste et l'inquiétude autour de la crise de la dette : "A l'heure où la France et l'Europe toute entière affrontent des épreuves tout à fait menaçantes pour son avenir, ce spectacle d'auto-satisfaction gratuite a quelque chose de paradoxal, décalé et de presque indécent. En regardant François Hollande lors de son discours, j'ai entendu un homme nostalgique du passé, terriblement conservateur qui n'a pas encore compris que nous avons changé de siècle et que les enjeux étaient désormais bien différents."
Une convention "parfaitement hypocrite"
Nadine Morano s'est empressée de lui emboiter le pas, qualifiant François Hollande de "fossoyeur de l'avenir de la jeunesse." L'actuelle ministre de l'Apprentissage "déplore que sa priorité pour la jeunesse soit la voie sans issue des 300.000 emplois dans le secteur public financés par la dette", faisant allusion aux 300.000 emplois d'avenir prévus dans le projet du Parti socialiste.
Nadine Morano a été plus loin en reprenant l'argument utilisé contre François Hollande par son ex-rivale au second tour de la primaire : "il est également consternant et parfaitement hypocrite de voir les membres du Parti socialiste défendre le contrat génération qu'ils savent infinançable et infaisable, dixit Martine Aubry".
François Hollande "a commis trois fautes"
La secrétaire d'Etat aux solidarités, Marie-Anne Montchamp, n'a pas apprécié la critique de la "rigidité allemande" entreprise par François Hollande dans son discours. Selon elle, le candidat PS "a commis trois fautes. La première est de prôner l'affaiblissement de l'exécutif. (...) La deuxième, c'est de n'avoir pour seule modalité de sortie de crise que l'augmentation de la fiscalité comme remède miracle. Sa troisième faute est d'avoir commis un dérapage irresponsable en attaquant la chancelière allemande Angela Merkel (...) pendant que le président de la République se bat sur tous les fronts pour construire des solutions avec la chancelière allemande."
De son côté, Frédéric Lefebvre, le secrétaire d'Etat à la consommation, a estimé que cette investiture n'était "pas le sujet. Je vais peut être vous étonner car on sort d'une période où on a beaucoup entendu parler des primaires, mais franchement, l'Europe vit des moments graves", a-t-il insisté.
Jean-François Copé a quant à lui directement répondu à François Hollande qui promettait samedi que s'il était élu, la France porterait "une nouvelle politique à l'égard de l'Afrique" qui "répudierait sans regrets les miasmes de la Françafrique".
Le patron de l'UMP a répliqué, depuis Abidjan, en affirmant que cette nouvelle politique existait, "c'est celle que le président français Nicolas Sarkozy a menée durant la crise ivoirienne, comme d'ailleurs, dans un registre très différent, il a pu le faire en Libye."
"Je m'étonne que François Hollande vienne au secours de la victoire et sans jamais prononcer son nom, approuve enfin l'action menée par Nicolas Sarkozy en Côte d'Ivoire comme en Libye", a-t-il ironisé.
La présidente du Front national, Marine Le Pen, a regretté "la quasi absence de drapeaux français" dans la Halle Freyssinet, à Paris, où se déroulait la convention PS.
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