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Jean-François Copé n'a pas apprécié le passage le concernant dans le livre de Martin Hirsch sur les conflits d'intérêts

Dans son essai à paraître chez Stock le 29 septembre ("Pour en finir avec les conflits d'intérêts"), l'ancien haut commissaire aux solidarités actives rappelle que le président du groupe UMP à l'Assemblée est en même temps "salarié dans un grand cabinet d'affaires".
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
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Jean-François Copé, le 23 Septembre 2010, aux journées parlementaires UMP à  Biarritz (AFP/JEAN-PIERRE MULLER)

Dans son essai à paraître chez Stock le 29 septembre ("Pour en finir avec les conflits d'intérêts"), l'ancien haut commissaire aux solidarités actives rappelle que le président du groupe UMP à l'Assemblée est en même temps "salarié dans un grand cabinet d'affaires".

Et de poursuivre : "Il le fait ouvertement même s'il ne va pas jusqu'à indiquer ou confirmer le montant des revenus que lui rapporte cette activité. D'après le livre qui lui est consacré ("Copé un homme pressé"), il s'agirait de 20.000 euros par mois, pour 'deux ou trois après-midi' par semaine", soit sur un temps plein l'équivalent de 100.000 euros par mois. Les auteurs qui l'ont interrogé n'ont pas réussi à savoir quels clients il avait, quelles affaires il traitait".

La réponse n'a pas tardé. "Je suis avocat" et "comme de très nombreux députés, je suis évidemment très attentif à ne jamais traiter aucune affaire qui puisse concerner l'Etat ou même mes anciennes compétences ministérielles, et notamment dans le domaine fiscal puisque j'ai été ministre du Budget", a répliqué vendredi le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, interrogé sur Europe 1 (et invité du 20h de France 2 vendredi soir 24 septembre). Dimanche sur France Inter, il franchissait un pas supplémentaire, parlant d'"exercice de délation".

Pour l'entourage de Copé, il n'y a pas de conflit d'intérêt... parce que les journalistes n'en ont pas trouvé

Ce qui élude quelques-unes des questions du livre. Quelle est la rémunération de Jean-François Copé ? Son entourage répond que le chef du groupe parlementaire UMP est payé en "honoraires", soit une somme variable et non connue à l'avance. Son travail ? "Il s'occupe de médiation", donc de réunir deux parties en litige pour éviter que l'affaire n'aille en justice. Et le nom de ses clients ? "Il ne va pas donner le nom de ses clients !" Ultime argument : "s'il y avait eu un conflit d'intérêts, Jean-François Copé se serait déjà fait épingler avec tous les journalistes qui le cherchent" là-dessus.

Copé attaque Hirsch, qui lui répond
La meilleure défense restant l'attaque, Jean-François Copé s'en est pris sur Europe 1 à l'ancien patron d'Emmaüs: "J'ai trouvé que ce qu'a fait Martin Hirsch n'est vraiment pas très bien". D'autant, ajoute-t-il, que Martin Hirsch avait fait "voter une loi qui prévoyait la création" de l'Agence du service civique en fixant notamment "la rémunération de son personnel" et de "son directeur".

Or "qui est son directeur aujourd'hui ? C'est Martin Hirsch. Ca, c'est le plus joli conflit d'intérêts qu'on pourrait imaginer" et "il n'en a pas parlé dans son livre, a poursuivi Jean-François Copé. "Il devrait ajouter celui-là dans la liste", a-t-il conclu.

Attaque à laquelle Martin Hirsch a ainsi répondu dans "L'Express.fr":"C'est le chef de l'Etat qui m'a nommé, ce n'est pas moi qui ai fixé mon salaire, mais un arrêté du ministre du Budget. Est ce que je me suis arrangé pour m'enrichir personnellement en prenant des décisions au nom de l'Etat? La réponse est non. Je garde la même ligne de conduite depuis dix ans: j'ai toujours refusé que mon salaire dépasse celui que j'aurais touché en tant que haut-fonctionnaire, corps auquel je suis rattaché.


Martin Hirsch dénonce une République sans garde-fou pour prévenir les conflits d'intérêts
Dans son essai ("Pour en finir avec les conflits d'intérêt"), Martin Hirsch dénonce une République qui n'a mis en place quasiment aucun garde-fou pour prévenir les conflits d'intérêts, comme l'a montré (entre autres) l'affaire Woerth-Bettencourt.

Dans le cas de Jean-François Copé, l'auteur estime que "le président du groupe majoritaire à l'Assemblée nationale a une influence sur l'ensemble des textes législatifs, y compris tous les textes fiscaux...Se mettre à l'abri des conflits d'intérêt, cela signifierait s'interdire de traiter toute affaire pouvant avoir une incidence fiscale, s'interdire d'avoir à faire avec les directions du ministère des Finances, directement ou indirectement. Cela ne laisse plus beaucoup de place pour une activité d'avocat d'affaires".

-> Pour en finir avec les conflits d'intérêt, Martin Hirsch (Stock, 12 euros, à paraître le 29 septembre).

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