Plan de relance : l'effort "le plus massif" en Europe selon Castex, pas assez ambitieux pour le PS et les écologistes

Article rédigé par Benoît Jourdain, Thomas Baïetto - Alice Galopin, Jean-Loup Adénor
France Télévisions
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Le Premier ministre, Jean Castex, lors d'une conférence de presse, à Paris, le 3 septembre 2020.  (AFP)

Le plan de relance de 100 milliards d'euros pour faire face à la récession économique due à la crise du coronavirus a été détaillé par le Premier ministre.

Ce qu'il faut savoir

"En proportion de la richesse nationale, c'est le plan de relance le plus massif annoncé à ce jour parmi les grands pays européens." Le Premier ministre Jean Castex a détaillé, jeudi 3 septembre, lors d'une conférence de presse, les grandes lignes du plan de relance de l'économie française. 

Un plan critiqué par les différentes oppositions, la gauche le jugeant pas assez vert, la droite craignant une bombe à retardement pour les finances publiques. "C'est le plan du sapeur Camember, ce personnage de bande dessinée au XIXe siècle", qui creusait à chaque fois un trou pour remplir le précédent, a déploré le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Le secrétaire national d'EELV, Julien Bayou, a fustigé un "plan de relance à l'ancienne" dont les 30 milliards d'euros pour l'écologie ne sont qu'un "investissement ponctuel et nettement insuffisant".

 Trois grands axes. Le plan s'articulera autour de trois grands axes : 30 milliards pour la transition écologique, 35 milliards pour soutenir les entreprises et 35 milliards pour "renforcer la cohésion sociale et territoriale". Son objectif doit être de retrouver "le niveau d’attractivité qui était le nôtre avant la crise" d'ici 2022.

Un important volet "vert"Près d'un tiers de l'enveloppe de ce plan à 100 milliards d'euros, censé contrer la crise économique engendrée par la pandémie de Covid-19, sera consacré au verdissement de l'économie française. Ainsi, pour sa conférence de presse, Jean Castex était entouré de Barbara Pompili, Bruno Le Maire, Elisabeth Borne et Clément Beaune, respectivement ministres de la Transition écologique, de l'Economie, du Travail, et secrétaire d'État chargé des Affaires européennes.

Jean Catsex rassurant sur la dette publique. Si ce plan de relance de 100 milliards d'euros sur deux ans porte ses fruits, son effet sur la dette publique sera limité dans le temps, a-t-il assuré. "On en attend un très rapide retour sur investissement. S'il atteint son objectif de réactivation de l'activité, son impact sur notre ratio de dette sera presque entièrement résorbé à partir de 2025", a déclaré le chef du gouvernement, alors que la crise provoquée par l'épidémie de Covid-19 va faire bondir la dette publique à près de 121% du PIB cette année.

 Pas de hausse d'impôts. "Je veux rappeler ici l'engagement que nous avons pris avec le président de la République : il n'y aura pas de hausse d'impôt", pour financer ce plan, a déclaré le Premier ministre. "Cette erreur affaiblirait notre croissance et enverrait des signaux négatifs aux ménages comme aux entreprises", a-t-il poursuivi, rappelant que "grâce à l'accord historique obtenu par le président de la République, nous bénéficions d'un soutien européen à hauteur de 40 milliards d'euros."

Un objectif de 160 000 emplois créés en 2021. Jean Castex a indiqué sur RTL que l'objectif du plan de relance de l'économie était de créer 160 000 emplois en 2021. 

"Eviter au maximum les licenciements". Le Premier ministre a également affirmé vouloir "réinjecter massivement de l'argent dans l'économie pour que l'économie et les entreprises repartent". Le Premier ministre souhaite ainsi "éviter au maximum les licenciements".