Cet article date de plus d'onze ans.

Il y a vingt ans, le suicide de Pierre Bérégovoy

Il avait quitté Matignon un mois plus tôt après une lourde défaite aux législatives. Critiqué pour un prêt d'un million de francs, Pierre Bérégovoy, qui avait prononcé un discours retentissant contre la corruption, se tirait une balle dans la tête le 1er mai 1993. Quelques jours plus tard, François Mitterrand dénoncera ceux qui ont livré "aux chiens l'honneur d'un homme et finalement sa vie."
Article rédigé par Sylvie Johnsson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Reuters)

L'affaire avait commencé le 1er février 1993 quand le Canard enchaîné avait révélé que Pierre Bérégovoy, alors Premier ministre, avait bénéficié en 1986, alors qu'il était député de la Nièvre, d'un prêt d'un million de francs (environ 150.000 euros) d'un ami de François Mitterrand, l'industriel Roger-Patrice Pelat. Ce prêt, sans intérêt, et qu'il disait avoir remboursé, lui avait permis d'acheter son appartement parisien.

Les trois mois qui vont suivre vont virer au cauchemar. Alors que la situation économique se dégrade, l'affaire va pourrir la campagne des législatives. D'autant que l'opposition n'a pas oublié que le Premier ministre s'était placé à la tête du combat contre la corruption dans un discours retentissant prononcé à l'Assemblée nationale.

"La France souffre du règne de l'argent fou, comme si tout
s'achetait pourvu qu'on y mette le prix
" avait dit Pierre Bérégovoy en promettant de crever l'abcès

Dans les meetings, le Pemier ministre entendra des "Béré, t'as pas 100 briques ?". La défaite aux législatives sera cuisante et imputée au Premier ministre.

" Toutes les explications du monde ne justifieront pas qu'on ait pu livrer aux chiens l'honneur d'un homme et finalement sa vie ", dira François Mitterrand, accusant la presse, devant le cercueil de Pierre Bérégovoy, le 4 mai 1993 à Nevers.

"L'économie de marché au service de la justice et du progrès"

François Hollande a rendu hommage mercredi à Pierre
Bérégovoy, dans un message lu lors d'une cérémonie commémorative à Nevers,
ville de l'ancien Premier ministre. Le président de la République a salué l'action de cet "homme du peuple " qui
avait voulu "mettre l'économie de marché
au service de la justice et du progrès
". François Hollande a tenu à rappeler que "Pierre Bérégovoy était +un homme du peuple+.
Il venait de ce monde ouvrier qu'il connaissait et qu'il
aimait
".

L'année dernière, quelques jours avant le second tour de la présidentielle, François Hollande avait fait le déplacement à Nevers. 

Pour les 20 ans de la mort de Pierre Beregovoy, les socialistes lui ont aussi rendu plusieurs hommages mardi et mercredi. 

 

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