Halal : Rachida Dati attaque François Fillon qui est, selon elle, "obsédé par son avenir personnel"

L'ancienne ministre UMP Rachida Dati a accusé, mardi 6 mars, le Premier ministre d'être "obsédé par son avenir personnel". Elle a fustigé les propos de François Fillon sur les traditions religieuses "ancestrales", en jugeant qu'il "mélange tout".

Les relations ne s'arrangent pas entre Rachida Dati et François Fillon.

"François Fillon mélange tout", a déclaré, mardi 6 mars sur LCI, Mme Dati, en conflit avec le Premier ministre pour les législatives à Paris.

L'ancienne garde des Sceaux visait les déclarations faites la veille par le chef du gouvernement suggérant aux religions de réfléchir à leurs traditions "ancestrales", en référence au halal et au casher.

"Il s'immisce dans les pratiques religieuses, il sort de son rôle (...). Je peux vous dire qu'il y a de nombreux religieux qui ont été vexés", a ajouté l'ancienne ministre (2007-2009), pour qui M. Fillon "a une drôle de conception de la laïcité qui n'est pas celle du président de la République".

"Avec Jean-François Copé"

Interrogée au préalable sur son rôle dans la campagne de Nicolas Sarkozy, Mme Dati, qui a récemment pris la parole lors d'un meeting du président-candidat à Lille, a répondu : "j'organise des réunions publiques, je soutiens l'action de Nicolas Sarkozy et j'explique son programme. Et c'est vrai qu'avec Jean-François Copé (...) on est totalement mobilisé à sa réélection".

Le président "m'a demandé de participer vraiment activement à cette campagne présidentielle, n'en déplaise à certains... à un certain, si je puis dire", a aussi déclaré la maire du VIIe arrondissement de Paris, faisant ouvertement allusion à M. Fillon.

"Nicolas Sarkozy a besoin de tout le monde"

"Non, je n'attaque pas François Fillon", a-t-elle dit, mais "M. Fillon est obsédé par son avenir personnel. Moi, c'est pas mon sujet", a-t-elle soutenu. "Nicolas Sarkozy a besoin de tout le monde, il m'a demandé de parler à ce meeting [à Lille], ça a été la volonté du candidat".

La maire du VIIe a accusé M. Fillon, qui a été investi par l'UMP comme candidat aux législatives sur la circonscription qui recouvre en partie cet arrondissement, d'avoir "fait beaucoup de chantage" pour tenter d'empêcher ce retour au premier plan auprès de M. Sarkozy.