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Gaz de schiste : "Il n'y a qu'une politique au gouvernement" (Ayrault à Montebourg)

Jeudi, le Premier ministre a affirmé que l'exploitation du gaz de schiste en France était "exclue". Il réagissait après la polémique suscitée par Arnaud Montebourg, qui avait évoqué à l'Assemblée nationale une éventuelle exploitation de cette ressource. Ses propos ont suscité de nombreuses réactions du côté du PS et des Verts.
Article rédigé par Pierrick de Morel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Charles Platiau Reuters)

Depuis la Roumanie où il est en déplacement, Jean-Marc Ayrault a sévèrement recadré son ministre du Redressement productif. "La position du gouvernement est extrêmement claire : il est exclu d'exploiter des gaz de schiste aujourd'hui en France", a déclaré le Premier ministre, ajoutant que  cette position serait maintenue.

Mardi, lors d'une audition à l'Assemblée nationale, le
ministre du Redressement productif a pris la parole pour affirmer "qu'on arrivera avec la
technique, dans très peu de temps, au gaz de schiste écologique"
. Il a suggéré au passage la
création d'une compagnie publique de prospection.

Le problème, c'est que la France a interdit il y a deux ans l'exploitation des gaz de schiste, avec la loi du 13 juillet 2011. Ce texte stipule que "l'exploration et l'exploitation des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux par des forages suivis de fracturation hydraulique de la roche sont interdites sur le territoire national ".

Rappels à l'ordre du côté de majorité


Depuis mardi, les réactions se sont succédés du côté du PS pour condamner les propos du ministre. "La question d'une exploitation écologique du gaz de schiste ne se pose pas ", a rappelé mercredi le nouveau ministre de l'Ecologie Philippe Martin.

"Montebourg n'est ni ministre de l'Ecologie ni de l'Energie , a renchéri ce matin sur les ondes de RMC la secrétaire nationale du PS chargée de l'environnement Laurence Rossignol.
"Je l'ai connu mieux inspiré. Il n'y a pas de
façon propre d'exploiter les gaz de schiste par une entreprise
publique plus que par une société privée
", a-t-elle ajouté.

Le chef de file des députés Bruno Leroux a également apporté son commentaire sur cette affaire, déclarant sur Europe 1 : "Quand le ministre de l'industrie dit qu'il y a un fort
potentiel pour la France, il dit vrai. Pour autant, quand il
veut créer une entreprise publique sur cette question, il va
trop vite.
"

Montebourg "nuisible " selon Jean-Vincent Placé

Du côté des Verts, on est encore moins tendre avec Montebourg. Pascal Durand, secrétaire national d'Europe Ecologie les Verts, a expliqué mercredi que "le ministre de l'Energie en France, c'est le ministre de l'Ecologie. En l'occurence, Arnaud Montebourg n'est pas chargé de cette question. "

Le sénateur des Verts Jean-Vincent Placé va beaucoup plus loin, qualifiant dans les colonnes du Parisien le ministre socialiste de "provocateur ", "nuisible à l'écologie ".

La sortie de Montebourg a également inspiré le député écologiste de Paris Denis Baupin, qui a expliqué sur Twitter qu'on en avait "viré pour moins que ça. " Une allusion évidente à Delphine Batho : l'ex-minsitre de l'Ecologie a été débarquée par Matignon le 2 juillet après avoir critiqué le budget 2014.

Delphine Batho amère

De fait, c'est bien l'ancienne ministre qui vit le plus mal la sortie de son ex-collègue. "Il ne sera pas traité comme moi, c'est gros comme le nez au milieu de la figure ", a-t-elle déclaré jeudi matin sur France Inter.  

Du côté de Bercy, on minimise l'affaire : le 19 février dernier, Arnaud Montebourg avait déjà tenu des propos similaires à l'Assemblée nationale, sans faire naître une telle polémique. Mais les tensions actuelles entre socialistes et écologistes sont peut-être pour quelque chose dans la dimension prise aujourd'hui par cette affaire.

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