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Impôts, Europe, 49.3... Ce qu'il faut retenir de l'interview de François Hollande aux "Echos"

Loi Travail, Notre-Dame-des-Landes, Brexit, conjoncture économique, fiscalité, élections américaines... François Hollande balaie la plupart des sujets d'actualité, dans une interview fleuve à paraître jeudi 30 juin dans "Les Echos".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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François Hollande, le 27 juin 2016 à l'Elysée. (MUSTAFA SEVGI / ANADOLU AGENCY / AFP)

Loi Travail, Notre-Dame-des-Landes, Brexit, conjoncture économique, fiscalité, élections américaines... François Hollande balaie la plupart des sujets d'actualité, dans une interview fleuve à paraître jeudi 30 juin dans Les Echos, qui semble marquer une nouvelle étape vers une candidature du chef de l'Etat à sa propre succession en 2017. Francetv info résume ce qu'il faut en retenir.

Loi Travail : un recours au 49.3 si besoin

L'article 2 de la loi travail, le plus controversé, "sera maintenu dans sa rédaction actuelle", martèle le chef de l'Etat. François Hollande prévient même que le gouvernement aura à nouveau recours au 49.3 si besoin devant l'Assemblée. En revanche, il prend le contrepied de Manuel Valls qui avait pointé la responsabilité de la CGT dans les violences en marge des cortèges. Elle "n'est pas responsable des violences, elle en a même été la victime", affirme François Hollande.

Pas de référendum sur l'Union européenne

Non au "Frexit". François Hollande n'organisera pas de référendum sur l'appartenance de la France à l'Union européenne. "Pourquoi organiser un tel tumulte et une telle confrontation, si ce n'est pour quitter l'Union européenne ? Les mensonges, les simplifications, les outrances et même les violences que l'on a constatées pendant la campagne référendaire au Royaume-Uni ne suffisent donc pas à ces apprentis sorciers ?", s'interroge-t-il.

"Il ne s'agit évidemment pas de se méfier du peuple, assure-t-il. Mais le rendez-vous démocratique sur l'Europe, il aura lieu en France lors de la prochaine présidentielle".

Notre-Dame-des-Landes : "La ZAD sera évacuée"

Autre sujet d'actualité évoqué par le président : le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes. Après la victoire du oui lors du référendum organisé en Loire-Atlantique, "les travaux s'engageront prochainement dans le respect du droit et la ZAD sera donc évacuée", affirme-t-il.

Des baisses d'impôts si la reprise se poursuit

"Il y a bien une reprise en France et un début d'inversion de la courbe du chômage. C'est un fait indiscutable", assure François Hollande. "Notre croissance sera supérieure à 1,6% cette année, ce qui nous permettra de créer au moins 200 000 emplois", veut-il croire.

A tel point que le chef de l'Etat continue à envisager une baisse d'impôts en 2017, si la conjoncture le permet. "Si, malgré le Brexit, la croissance était de 1,7% en 2017, ce geste fiscal, qui ne pourrait être supérieur à 2 milliards d'euros, viendrait s'ajouter aux allégements accordés depuis 2014 et qui ont d'ores et déjà concerné 12 millions de contribuables", affirme-t-il. François Hollande explique avoir une "préférence" pour une "mesure ciblée pour les classes moyennes".

La prime à l'embauche prolongée

Dans cette interview, François Hollande annonce également quelques mesures économiques, comme la porogation de la prime à l'embauche pour les PME. "C'est un succès au bénéfice de l'emploi et des entreprises et j'ai donc décidé de le prolonger sur l'ensemble de l'année 2017, comme d'ailleurs le mécanisme du suramortissement des investissements", annonce-t-il.

Faire de Paris une place financière plus attractive

La finance n'est plus son ennemie, surtout si elle se trouve à Paris. Après le Brexit, François Hollande veut renforcer l'attractivité de la place de Paris. "Le Royaume-Uni redevenant un pays tiers, le passeport financier européen devra disparaître, de même que ce sera la fin du passeport commercial et du passeport européen tout court (...) Nous devons adapter nos règles, y compris fiscales, pour rendre la place financière de Paris plus attractive", juge-t-il.

L'élection de Donald Trump serait "dangereuse"

"Ses slogans diffèrent peu de ceux de l'extrême droite en Europe et en France : peur de la déferlante migratoire, stigmatisation de l'islam, mise en cause de la démocratie représentative, dénonciation des élites... alors même que Donald Trump, par sa fortune en est l'incarnation la plus évidente", tacle François Hollande.

Son éventuelle entrée à la Maison Blanche serait-elle dangereuse ? "Oui", répond François Hollande, qui met en garde ceux qui ne croient pas à une élection du milliardaire : "Ceux qui affirment que Donald Trump ne peut pas être le prochain président des Etats-Unis sont les mêmes qui prétendaient que le Brexit ne serait jamais voté."

Le programme de la droite : beaucoup d'inconséquence et peu de justice

François Hollande ne manque pas d'égratigner ses concurrents de droite dans la perspective de 2017. Pour lui, les projets des candidats à la primaire de la droite sont "éminemment dangereux pour notre modèle social". Il y a "beaucoup d'inconséquence et peu de justice", affirme-t-il. Pour lui, il n'y a "aucune" distinction entre les programmes des différents candidats à la primaire de la droite. "La différence" se fait "essentiellement sur l'Europe et sur l'identité nationale. Mais pour le reste, c'est, si je puis dire, un fonds commun de mauvais placement".

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