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Vidéos Ce qu'il faut retenir du passage de Nicolas Sarkozy à "Des paroles et des actes"

Le président des Républicains était l'invité de "DPDA", jeudi soir sur France 2.

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, sur le plateau de France 2, le 4 février 2016. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Deux heures et demie pour s'expliquer sur ses erreurs, exposer son projet, et tenter de convaincre les Français. A dix mois de la primaire de la droite et du centre, le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, était l'invité de David Pujadas dans "Des paroles et des actes", jeudi 4 février, sur France 2. Francetv info a retenu trois des moments marquants de l'émission.

Son coup de gueule contre les ministres
qui n'ont pas voulu débattre avec lui

A peine l'émission débutée, l'ancien chef de l'Etat tient à pousser un coup de gueule. Face à lui, un panel de Français issus de la société civile, mais aucun contradicteur politique. "Il n'y a pas un seul ministre qui ait voulu débattre avec moi", s'agace-t-il, listant les membres du gouvernement qui ont décliné l'invitation de France 2 :  Emmanuel Macron, Marisol Touraine, Jean-Marie Le Guen et l'ancienne garde des Sceaux, Christiane Taubira.

"Dois-je en conclure que nous sommes la seule démocratie au monde où les responsables gouvernementaux considèrent que leur devoir n'est pas de débattre avec le président de la première formation politique d'opposition du pays ?" insiste-t-il.

Ses tacles à Alain Juppé 

Tout au long de l'émission, Nicolas Sarkozy n'a pas hésité non plus à égratigner son principal adversaire à droite pour 2017 : Alain Juppé. Face à une personne du public qui l'interroge à propos des retraites, le président des Républicains écorche le bilan du maire de Bordeaux : "En 1995, Alain Juppé était Premier ministre, il a fait une réforme de la sécurité sociale. Il a dû la retirer en décembre. J'ai fait une réforme des retraites en 2010. Je l'ai retirée, ou je l'ai menée à bout ? Je l'ai menée à bien. Donc je peux porter beaucoup de péchés, mais enfin, quand on compare la réforme de 1995 et la réforme des retraites que nous avons faite en 2010, il y en a une qui a réussi." 

A un autre moment de l'émission, Nicolas Sarkozy profite d'une question sur ses rapports avec Alain Juppé pour ironiser sur l'âge de son rival : "Vous voulez que je vous fasse une confidence ? Il a toujours dix ans de plus que moi !" Et d'insister : "Dans mon état civil, j'ai 61 ans", mais "dans ma tête, j'ai 18 ans", assure l'ancien président de la République. 

Et quand, lorsqu'en fin d'émission, on lui annonce que 86 000 messages ont été postés sur Twitter, contre 57 000 lors du passage d'Alain Juppé, Nicolas Sarkozy jubile : "Ne me faites pas d'ennuis !" s'amuse-t-il. Habituellement très disert sur le réseau social, Gilles Boyer, proche conseiller d'Alain Juppé, a en tout cas choisi de ne pas répondre cette fois…

Son échange tendu avec un syndicaliste CGT

Le ton est par ailleurs monté d'un cran durant l'émission lorsque Karl Ghazi, un syndicaliste de la CGT présent dans le public, a interrogé Nicolas Sarkozy sur la question des retraites et du travail le dimanche. "Je ne comprends pas que vous cherchiez à répondre à une question de fond par des considérations de politique politicienne", s'est agacé le militant, accusant le président des Républicains de dire "en permanence des contrevérités sur ce qui se passe en France et dans les autres pays"

Ses approximations sur certains sujets

Nicolas Sarkozy a également été repris à plusieurs reprises pour des approximations, voire des erreurs sur certains sujets.

A propos des émeutes des banlieues de 2005, l'ancien chef de l'Etat – qui était à l'époque ministre de l'Interieur – a ainsi assuré qu'"on a eu jusqu'à 5 000 véhicules brûlés par nuit". En réalité, le ministère de l'Intérieur avait alors évoqué un total de 9 193 voitures incendiées sur l'ensemble des 21 jours d'émeutes, avec un pic à 1 408 véhicules brûlés durant la nuit du 6 novembre 2005.

Sur la question des migrants, Nicolas Sarkozy a par ailleurs évoqué un chiffre de dix millions de Syriens actuellement "en marche" vers l'Europe, quand les Nations unies comptabilisent officiellement 4,6 millions de réfugiés syriens depuis le début de la crise en 2011.

Enfin, sur un tout autre sujet, le président des Républicains a assuré qu'il avait, durant son mandat, "imposé les quotas dans les grandes écoles, notamment à Sciences Po, de jeunes venant de lycées de banlieue pour leur donner leur chance". Outre le fait que les quotas à Sciences Po ont été mis en place dès 2001, la déclaration de Nicolas Sarkozy est en contradiction totale avec les propos qu'il tenait en janvier 2010. 

"La solution n'est évidemment pas l'instauration autoritaire de quotas de boursiers à l'entrée de chaque institution, plaidait-il ainsi lors de ses vœux au monde de l'éducation et de la recherche. Je n'accepterai jamais un système où certains candidats seraient reçus à un concours pour la seule raison qu'ils sont boursiers – au détriment d'autres candidats plus méritants et plus travailleurs."

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