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#DPDA avec Nicolas Sarkozy : un enjeu aussi pour son contradicteur, Laurent Fabius

Après le duel Hollande-Juppé, le choc Sarkozy-Fabius. L'ancien Premier ministre socialiste sera chargé de porter la contradiction au chef de l’État, candidat à sa réélection, lors de l'émission "Des Paroles et des actes", mardi 6 mars sur France 2.
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Laurent Fabius (THOMAS SAMSON / AFP)

Après le duel Hollande-Juppé, le choc Sarkozy-Fabius. L'ancien Premier ministre socialiste sera chargé de porter la contradiction au chef de l'État, candidat à sa réélection, lors de l'émission "Des Paroles et des actes", mardi 6 mars sur France 2.

Mardi 6 mars, Nicolas Sarkozy va tenter de réussir au mieux son passage à l'émission politique de France 2, "Des paroles et des actes", alors que les sondages lui sont obstinément défavorables.

Une étape pour en ressortir "plus premier ministrable que jamais ?"

Mais l'émission sera aussi un défi pour son contradicteur, Laurent Fabius. "Si au fond, c'était pour Fabius que le match était décisif ? Une dernière étape pour en en ressortir, lui aussi, plus premier ministrable que jamais ?" écrit Arnaud Leparmentier dans Le Monde.

C'est peu dire que l'ancien "plus jeune Premier ministre" que François Mitterrand "avait donné à la France est rompu à ce type d'exercice.

Le sens de la formule

Normalien, énarque, orateur brillant, le député de Seine-Maritime a le sens de la formule. Il lançait le 15 février, sur ses terres du Grand-Quevilly, le meeting de François Hollande, pourfendant un "étrange quinquennat où les Français voulaient un président de vision et où ils constatent un président de division".

En 2007, la gauche lui doit une fière chandelle. Une semaine avant les élections législatives qui ont suivi la victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, M. Fabius demandait à Jean-Louis Borloo : " pouvez-vous vous engager devant les millions de gens qui nous écoutent à nous dire qu'il n'y aura pas d'augmentation de la TVA après les élections, oui ou non ?"

Il faisait ainsi éclater la controverse qui allait permettre, une semaine plus tard, à la gauche de passer de 150 députés à 200, faisant perdre 50 sièges à la droite.



Seul défaut de la cuirasse de cet homme politique au parcours impressionnant : une réputation tenace d'arrogance, qui ne lui a jamais permis de briller dans les sondages de popularité.

En 1986, opposé dans un débat télévisé à Jacques Chirac lui intimant de "cesser d'intervenir comme un roquet", il lui répondait vertement : "vous parlez au Premier ministre de la France".

28 ans après, le "fils préféré de Mitterrand" retournera-t-il à Matignon ?

Comme Dominique Strauss-Kahn, M. Fabius s'était présenté en 2006 à la primaire socialiste qui avaient vu la victoire de Ségolène Royal. Il était arrivé bon dernier avec 18,66% des suffrages des adhérents du PS, après l'ex-maire de Sarcelles (20,7% des voix) et la présidente de Poitou-Charente, qui avait raflé la mise (60,65% des voix).

En 2005, son soutien au "non" pour le référendum sur le traité constitutionnel européen avait divisé le parti et François Hollande lui en a longtemps voulu de ce choix validé par 54,7% des suffrages exprimés .

La parenthèse est-elle fermée ? La presse le crédite volontiers du Quai d'Orsay, si François Hollande gagne la présidentielle.

Faute d'avoir pu accéder à l'Elysée, destin qui semblait tout tracé, le "fils préféré" de François Mitterrand se verrait sans doute, 28 ans après avoir accédé trentenaire à Matignon, à nouveau Premier ministre. Un poste qu'il devra disputer à Martine Aubry... et quelques autres.

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