Dominique de Villepin s'est montré discret entre les deux tours, ne voulant pas se poser en diviseur de son camp
Au lendemain du second tour, l'ancien Premier ministre devrait livrer son analyse du scrutin et annoncer lors d'une conférence de presse à Paris jeudi, après avoir fait le point avec ses proches, sa stratégie: elle pourrait prendre la forme d'un parti.
En attendant, les proches de celui qui se pose en alternative à Nicolas Sarkozy se sont exprimés.
Ils ont, à l'instar de Georges Tron, qui a eu Dominique de Villepin au téléphone mardi, livré son analyse. Le résultat du premier tour, où le Parti socialiste a nettement devancé l'UMP, "pour lui, ce n'est pas une surprise", a-t-il ainsi expliqué. "Il considère qu'il faut donner un cap et une espérance, que ça, c'est mobilisateur". Dans les réunions publiques, ses proches toutefois "font le boulot sans état d'âme" dans l'espoir d'endiguer la "vague rose" annoncée.
"Nous n'avons pas à rajouter trop de critiques mais on ne peut pas nier que nos électeurs ont envoyé un message de distance vis-à-vis de la majorité", note pour sa part Jean-Pierre Grand, qui coordonne le Club Villepin. Selon le député de l'Hérault, la stratégie de l'UMP, le rythme des réformes, la suite du quinquennat, "c'est un débat qui s'ouvre dimanche soir à 20h" après le second tour.
Le ton est aussi à la mobilisation chez Hervé Mariton selon qui "il faut gagner les meilleurs score dimanche. Le moment n'est ni à tirer des leçons, ni à en donner". Le député de la Drôme estime que "le moment est à faire la campagne, à dénoncer les failles béantes des majorités sortantes et à défendre intelligemment notre bilan. L'autocritique, ce n'est clairement pas le sujet de l'entre-deux-tours. Il faudra étudier très lucidement les choses après le second tour".
Un autre parlementaire villepiniste, sous couvert d'anonymat, estime que ne rien changer entre les deux tours, "c'est la pire des stratégies" et "la majorité à 25%, ça mérite quand même une réflexion". Il ajoute: "Ils prennent le risque que les abstentionnistes de droite ne reviennent pas voter au 2e tour ou qu'ils votent mais en prenant un autre bulletin que le nôtre".
Entre les deux tours, renchérit Georges Tron, "on se comporte comme si on avait dix points d'avance alors qu'il faudrait dire à notre électorat, qui nous a envoyé un message politique en s'abstenant, qu'on l'a entendu". Pour le député de l'Essonne, "on ne mobilise certainement pas en donnant le sentiment qu'on est sourd". Et il conclut que jusqu'aux régionales, "on pouvait dire que c'était un troupeau de sept ou huit députés villepinistes qui râlait, mais je constate qu'une grande partie de notre électorat râle désormais avec nous".
Pour un ministre, ces voix discordantes ne vont pas tarder à se taire. "Quand les élections législatives se rapprocheront, ils feront moins les malins. Les investitures, ça va vite venir", prévient-il encore.
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