Des militants d'extrême-droite ont évacué le chantier de la mosquée de Poitiers
Après l'occupation de la mosquée de Buxerolles quelques heures par des dizaines de militants d'extrême-droite, le procureur de la République de Poitiers, Nicolas Jacquet, a annoncé l'ouverture d'une enquête pour "manifestation non autorisée, provocation à la haine raciale, participation à un groupement en vue de la préparation de dégradation de biens en réunion" . Il a également retenu la qualification de "vol et dégradation en réunion " est également retenue, puisqu'une dizaine de tapis de prière ont été déplacés de la mosquée sur le toit et très fortement endommagés par la pluie. Trois personnes qui se sont présentées "comme des organisateurs" ont été placés en garde à vue.
Ces manifestants souhaitaient empêcher la prière du matin et
protester contre "l'islamisation de la France ". Ils ont déployé
une banderole sur le toit de l'établissement portant la mention
"732, génération identitaire ", en référence à l'année 732 où
Charles Martel a arrêté la progression des troupes musulmanes au
nord de Poitiers. "Nous ne voulons plus d'immigration extra-européenne ni de nouvelle construction de mosquée sur le sol français " affirme le site de Génération identitaire.
Le député-maire socialiste de Poitiers Alain Clayes a apporté son soutien à la communauté musulmane.
Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a dénoncé "la provocation haineuse et inadmissible " et "les amalgames douteux " de ce groupe d'extrême droite. Et il a garanti "que l'Etat fera preuve de la plus grande fermeté face aux manifestations d'intolérance qui déchirent le pacte social."
Le Conseil français du culte musulman a lui exprimé "sa
forte indignation et condamné avec la plus grande vigueur l'occupation" du site : "Cette occupation grave, sauvage et illégale, accompagnée de slogans hostiles à l'islam et aux musulmans, est sans précédent dans l'histoire de notre pays."
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