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Des députés PS veulent adoucir le plan d'économies de Valls

Un groupe de députés socialistes de la commission des Finances de l'Assemblée nationale souhaite que le plan d'économies de 50 milliards d'euros présenté par Manuel Valls soit allégé, a révélé le quotidien Le Monde. Ils ont élaboré trois scénarios, sans remettre en question l'objectif de passer sous la barre des 3% de déficit public ni d'économiser 50 milliards. Mais ils souhaitent par exemple éviter le gel des prestations sociales ou du point d'indice de la fonction publique. Le plan présenté par Manuel Valls le 16 avril provoque de vives tensions dans la majorité.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Thomas Padilla Maxppp)

Trop anguleux. A raboter pour adoucir les angles. C'est pour résumer ce que pensent plusieurs députés PS des annonces du plan d'économies de Manuel Valls, présenté le 16 avril. Ces députés, tous membres de la commission des finances de l'Assemblée nationale, sont loin d'être des piliers de la remuante et protestataire aile gauche du parti socialiste. Ils ont concocté trois scénarios alternatifs - ou contre plan ? -  durant le week-end. Ce texte sera présenté au Premier ministre par la nouvelle rapporteure générale du Budget, Valérie Rabault, et par le président du groupe PS à l'Assemblée, Bruno Le Roux.

Majorité dispersée

Le quotidien Le Monde s'est procuré le document. Ses auteurs en espèrent un double effet : le premier, rendre les mesures moins difficiles à avaler pour les Français, une préoccupation plus forte encore après la claque électorale des municipales. A travers ces propositions, ils tentent aussi de recoller les morceaux d'une majorité en voie de dispersion façon puzzle. Les annonces Manuel Valls ont d'ailleurs accentué cette tendance. Une partie du groupe socialiste étant très opposée au gel de la plupart des prestations sociales proposé par le Premier ministre. Onze d'entre eux avaient d'ailleurs écrit à Manuel Valls pour l'exhorter à se limiter à 35 milliards d'économies.

Gel des prestations sociales à revoir

Les députés de la commission des finances ne vont pas jusque là. Ils reconnaissent que le gouvernement manque de marges de manoeuvres et adhèrent à l'objectif de compression du déficit public à moins de 3% du PIB. Le chiffre de 50 milliards d'euros d'économies n'est pas non plus remis en question. Mais ils souhaitent faire baisser la pression sur certaines catégories de contribuables : "Les ménages aux revenus moyens et modestes ont déjà participé aux efforts de redressement budgétaire", écrivent-ils. A ce titre, ils estiment qu'il faut éviter le gel des prestations sociales, tout comme celui du point d'indice de la fonction publique. A proscrire également selon ces parlementaires, une hausse supplémentaire des prélèvements obligatoires entre 2015 et 2017. Un document de négociation, donc, qui tente d'ouvrir une porte pour éviter une implosion dans les rangs socialistes.

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