Comptes de campagne : ce qui est reproché à Nicolas Sarkozy
11 millions d'euros. C'est la somme que l'UMP pourrait être amenée à rembourser si les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy venaient à être définitivement rejetés. Le camp de l'ancien président de la République a annoncé son intention de déposer un recours devant le Conseil constitutionnel. Voici le détail de ce qui est reproché à l'ex-chef de l'Etat, tant avant qu'après sa déclaration de candidature, le 15 février 2012 au journal de 20h de TF1.
Avant sa déclaration officielle de candidature
Il s'agit là d'une petite dizaine de déplacements, selon l'ancien trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy. Des meetings, réunions publiques et autres discours réalisés aux quatre coins de la France et financés par la présidence de la République. Officiellement, Nicolas Sarkozy y participait donc en tant que chef de l'Etat, mais la commission considère qu'il y a tenu des paroles de candidat. En voici quelques-uns :
Deux déplacements dans des centrales nucléaires. Le 25 novembre 2011, au Tricastin (Drôme) et le 9 février 2012, à Fessenheim (Haut-Rhin). Lors de ces deux déplacements, Nicolas Sarkozy avait critiqué le programme de François Hollande sur les questions nucléaires.Un discours à Toulon (Var), le 1er décembre 2011. Au programme : la crise. Le président de l'époque avait alors fustigé les marchés financiers. Un déplacement alors qualifié de meeting par le PS. Plusieurs observateurs de la vie politique s'étaient également posés la question du statut de Nicolas Sarkozy pendant ce discours.Un déplacement à Lavaur (Tarn), le 7 février 2012. Cette fois-ci, c'est la politique familiale qui est au programme. Mais Nicolas Sarkozy, en pleine polémique autour du quotient familial, en profite notamment pour accuser François Hollande de vouloir remettre en cause "la famille, le socle de la société française ".
Après la déclaration officielle de candidature
C'est un autre événement qui est pointé du doigt par la CNCCFP. Le meeting géant de Villepinte (Seine-Saint-Denis), le 11 mars 2012. Et les causes du désaccord de la commission sont un peu plus techniques.
En fait, l'UMP estime que cet événement n'a pas été qu'un meeting du candidat Sarkozy, mais aussi un congrès national du parti et le début des investitures en vue des élections législatives. Du coup, seule la moitié environ du montant du meeting se retrouve sur les comptes de campagne, l'autre moitié étant partagée entre les comptes des législatives et le budget de l'UMP.
Mais la CNCCFP considère que la totalité de ces coûts devraient se retrouver sur les comptes de la campagne présidentielle. Le budget total du meeting n'a jamais été communiqué officiellement, mais il semblerait qu'il ait été d'environ 3 millions d'euros. Un montant qui suffirait à expliquer le dépassement de plafond reproché par la commission.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.