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Cahuzac de retour à l'Assemblée ? "On ne va pas lui tirer dessus ou l'empêcher de rentrer"

Jérôme Cahuzac souhaite retrouver son siège dans l'hémicycle. Mais la nouvelle ne ravit pas vraiment les députés PS, impuissants.

Article rédigé par Lorraine Kihl
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Jérôme Cahuzac devant les députés lors des questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale à Paris, le 19 février 2013. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Malgré le scandale de son compte à l'étranger et son isolement sur la scène politique, Jérôme Cahuzac souhaite reprendre son poste de député. Claude Bartolone l'a confirmé, vendredi 5 avril, en déclarant au micro de France Info avoir essayé de l'en dissuader.

"Les bras m'en tombent." Ce retour surprise laisse la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann pantoise. A l'image de nombre de députés de son parti, contactés, comme elle, par francetv info.

"Ce retour n'est pas concevable, estime le député de Haute-Garonne Christophe Borgel. Je veux croire que la raison l'emportera et que Jérôme Cahuzac prendra ses responsabilités." Pour le député Olivier Falorni, qui avait été écarté des rangs socialistes après sa victoire contre Ségolène Royal"son retour serait indécent vis-à-vis de l'opinion publique, et insultant vis-à-vis des parlementaires à qui il a menti, les yeux dans les yeux." L'affaire Cahuzac entache l'image du PS et beaucoup de députés socialistes se refusent désormais à rajouter de l'huile sur le feu. Ils s'en tiennent à la position de principe exprimée par le Premier secrétaire du parti, mercredi : Jérôme Cahuzac "s'est exclu de fait" du Parti socialiste. Harlem Désir avait alors exhorté l'ancien ministre à renoncer à "ses mandats électifs".

"Sa place n'est plus au cœur de l'hémicycle"

Le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, interrogé mercredi sur France Info, avait clairement marqué son refus de revoir Jérôme Cahuzac dans ses rangs : "Sa place est aujourd'hui à donner des explications à un tribunal. Pas à la tribune de l'Assemblée nationale. Quand il a mis sa force de conviction au service d'un mensonge, sa place n'est plus au cœur de cet hémicycle, au cœur de la démocratie." 

L'ancien ministre du Budget est devenu indésirable, le message est entendu. Mais Jérôme Cahuzac ayant le droit pour lui, les députés ne voient pas de recours pour l'évincer. Alors faut-il s'attendre à une bronca dans les rangs de la gauche si le scénario d'un retour se confirmait ? "Que voulez vous que je fasse ?, s'exclame Christophe Borgel. On ne va pas le tuer ou l'empêcher de rentrer dans l'hémicycle !" 

"Je n'aime pas les chasses à l'homme. Jérôme Cahuzac devrait se rendre compte de lui-même qu'un retour serait perçu comme une recherche d'immunité et lui serait préjudiciable", analyse Olivier Falorni. En pleine crise politique, les députés aspirent à une pacification de la situation et à un peu de stabilité. "Que Jérôme Cahuzac se défende, appelle le député de Charente-Maritime, mais qu'il n'entraîne pas avec lui toute la classe politique."

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