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Cinéma : « Une fille facile » de Rebecca Zlotowski en salles le 28 août

Naïma a 16 ans et vit à Cannes. Alors qu’elle se donne l’été pour choisir ce qu’elle veut faire dans la vie, sa cousine Sofia, au mode de vie attirant, vient passer les vacances avec elle. Ensemble, elles vont vivre un été inoubliable.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une fille facile  (Julian TORRES Les Film Velvet)

Extrait de l’entretien, Rebecca Zlotowski, réalisatrice*

Une fille facile

Le titre du film est malicieux, il interroge tout de suite le cliché en jouant sur une assignation qu’il vise à contredire : cette fille désignée comme une fille facile est à mes yeux une fille puissante. Je voulais proposer un autre regard sur une femme que la société, au mieux moque, au pire méprise. Si les filles faciles existent, que serait une fille difficile, alors ? Et qu’est-ce qu’une vie facile ? Existe-t-elle seulement ? C’est dans ce sens-là qu’il faut comprendre l’exergue pascalienne 1 du film sur le choix crucial de son métier. La place que le hasard y prend. Hasard des retrouvailles avec une cousine un été, dont le modèle nous décide en plein et en creux à saisir notre indépendance, hasard d’un corps dont on dispose et qui nous ouvre des possibles, des plaisirs.

L’origine

Comme souvent il y a un double point de départ : sentimental d’un côté, politique d’un autre, avec un désir très fort de fiction déclenché par la rencontre avec Zahia Dehar. Le point de départ affectif, c’est la mort de mon directeur de casting Philippe Elkoubi, avec qui j’avais toujours travaillé : pour tâcher de surmonter la tristesse qui m’accable, je me plonge dans le travail. Il faut à tout prix que j’écrive un film de pulsion, de soleil, de sexe et de plaisir. À ce moment-là, je suis également en train de me lancer dans la fabrication d’une série, Les Sauvages (tournée après le film et qui sera diffusée en septembre sur Canal Plus), et j’ai la grande crainte de passer deux années de ma vie dans un projet sombre et dense, de passer à côté de la joie du cinéma. Donc je me tourne vers ce film pour y trouver ce qui n’appartient qu’au cinéma, avec la liberté que seul le cinéma permet, qui porterait une parole libre et personnelle, moins collective que la série.

Une fille facile de Rebecca Zlotowski (©Julian TORRESLes Films Velvet)

Le sujet

Très rapidement je sais que le sujet sera la question de la puissance, du pouvoir, de la domination, sur tous les terrains : physique, sexuel, culturel, monétaire. Bien sûr, l’année qui avait été polarisée par l’affaire Weinstein avait amené chacun à réfléchir à ces sujets d’une manière ou d’une autre, moi y compris, mais je ne l’avais pas attendue pour m’y intéresser. J’avais découpé il y a des années une histoire racontée dans un magazine qui relatait à la manière d’un témoignage à la première personne un été sur la côte d’Azur entre deux jeunes femmes et des hommes mariés qui accostaient des yachts luxueux et le troc qui se mettait en place entre eux : des cadeaux, des invitations, des dîners, en échange tacite de la présence des jeunes femmes, de leurs corps, de nuits de fêtes et de plaisirs… Mais contre toute attente, et en dépit de la teinte morale que je pouvais donner malgré moi à cet échange, la jeune femme racontait à la première personne la douceur de cet été, sa caresse constante, sa courtoisie - si on peut dire son romantisme, malgré l’hypocrisie qui sous tendait leurs rapports avec ces hommes. Et ce récit m’avait touchée par sa force, sa suavité.  

*Entretien issu du dossier de presse

Plus d’informations sur le site d’AD VITAM Distribution

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