"Vous avez la liberté et les Tibétains ne l’ont pas" (Premier ministre tibétain en exil)
Lobsang Sangay, Premier ministre tibétain en exil, vit à Dharamsala en Inde. Il porte la voix des Tibétains dans le monde. "Je suis ici pour participer à ce rassemblement européen pour le Tibet et ce que nous espérons c’est que nous aurons des amis partout en Europe pour aboutir à la déclaration de paix. Je viens ici, en France, terre de liberté, d’égalité, de fraternité, pour rappeler au peuple français et à l’Union européenne l’importance de la liberté. Vous avez la liberté et les Tibétains ne l’ont pas. " "Les considérations économiques sont importantes, et je peux comprendre que l’on est des relations commerciales avec la Chine, mais il y a d’autres valeurs sur lesquelles l’Union européenne a été fondée. "
Plus de soutien
Même s’il reconnaît que le soutien au Tibet est déjà important, Lobsang Sangay en aimerait davantage et "notamment pour la question des droits de l’Homme, de la situation environnementale au Tibet. Nous souhaitons une autonomie du Tibet au sein de la Chine, et ce serait bien d’avoir un peu plus de soutien de la part du gouvernement français. Mais, nous n’allons pas nous plaindre pour autant. "
Occupé par la Chine, le Tibet subit une forte répression et oppression politique et voit son pays changer. "Les colons chinois qui se sont intégrés au Tibet changent la démographie tibétaine car ils sont plus nombreux que les Tibétains. Les Tibétains sont constamment menacés de perdre leur propre identité culturelle et leur dignité, " explique Lobsang Sangay.
Malgré tout, Lobsang Sangay se dit prêt au dialogue. "Nous sommes toujours disposés à envoyer des ambassadeurs du Dalaï Lama pour ouvrir un dialogue avec les Chinois, malheureusement de l’autre côté on ne voit pas de réciprocité pour ce qui est du dialogue. C’est l’impasse. Pourtant nous voulons régler pacifiquement le problème. "
L’après Dalaï Lama
Le 14e Dalaï Lama fêtera ses 80 ans en juillet. Il a laissé entendre qu’il ne serait pas réincarné après sa mort contrairement à la tradition. "Sa sainteté a dit qu’il pourrait bien être le dernier de la lignée, mais il a ajouté que c’est au peuple tibétain de décider. Lorsque l’on est moine bouddhiste on fait voeu de renonciation au monde matériel, donc il ne va pas dire qu’il veut que l’on prenne sa suite. "
"Le peuple tibétain va certainement décider que le 15e Dalaï Lama doit être parmi nous. Cela a toujours été le peuple tibétain qui a invité le Dalaï Lama à revenir. Donc il reviendra. "
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