Vénézuela : vers un report de l'investiture de Chavez
Opéré d'un cancer le 11 décembre à Cuba, Hugo Chavez est toujours hospitalisé sur l'île après une grave infection pulmonaire. Or, selon la Constitution, le chef de l'Etat vénézuélien, réélu le 7 octobre dernier pour un quatrième mandat, doit prêter serment dans moins d'une semaine devant l'Assemblée nationale.
En effet, le "président élu doit prêter serment devant l'Assemblée nationale le 10 janvier de la première année de son élection au cours d'une cérémonie devant se dérouler au Venezuela et ne pouvant être reportée ", affirme la Constitution vénézuélienne. Or, après ces nouvelles complications, il est de moins en moins probable que Hugo Chavez soit en état d'être investi à cette date.
Pour autant, hors de question d'envisager une démission du président bolivarien pour "raisons de santé ". Le vice-président vénézuélien Nicolas Maduro a affirmé ce vendredi que Hugo Chavez resterait au pouvoir même s'il n'était pas en mesure de prêter serment, soulignant qu'il s'agissait d'une "formalité" pouvant être accomplie ultérieurement.
Pas de nouvelles élections
Dans les textes, si l'investiture devant l'Assemblée ne peut être reportée, il est possible de la remplacer par une prestation de serment devant le tribunal suprême de justice. Ce vers quoi tend le régime de Caracas, malgré les réticences de l'opposition.
Nicolas Maduro, dauphin désigné de Chavez, a en effet rejeté les appels de l'opposition à un intérim du président de l'Assemblée nationale en cas d'absence du chef de l'Etat à la date du 10 janvier. "La période constitutionnelle 2013-2019 débute le 10 janvier, a-t-il affirmé, le président Chavez, qui est un président réélu, continuera à être en fonctions et la formalité de sa prestation de serment pourra être réglée devant le Tribunal suprême de justice " ultérieurement.
Jamais les autorités vénézuéliennes n'avaient laissé entendre aussi clairement qu'elles se préparaient à un report de l'investiture du président tout cherchant à éviter de désigner un remplaçant ou d'organiser une nouvelle élection.
"La Constitution n'est pas de la pâte à modeler"
Silencieuse depuis l'annonce de l'opération d'Hugo Chavez, l'opposition vénézuélienne est revenue à la charge à l'approche de l'investiture. Arguant de la loi fondamentale, qui prévoit en cas d'incapacité permanente d'un président élu, "qu'il revient au président de l'Assemblée d'assumer l'intérim et de convoquer des élections anticipées dans les 30 jours ", le leader de la principale coalition de l'opposition, Ramon Guillermo Aveledo, a exorté le régime à ne pas manipuler la Constitution comme "de la pâte à modeler ".
En guise de réponse, le président de l'Assemblée nationale, Diosdado Cabello, qui devrait être facilement réélu à la tête du Parlement, a appelé à manifester contre les rumeurs "circulant sur la santé du chef de l'Etat ". Et il a rappelé les bases de la constitution bolivarienne, voulant que le peuple décide : "et le peuple a choisi le 7 octobre, que son président était Hugo Chavez ".
Art. 5 de la CRBV, la soberanía reside intransferiblemente en el pueblo... y el pueblo decidió el 7OCT que su Presidente es Hugo Chávez
— Diosdado Cabello R (@dcabellor) January 5, 2013
Le vice-président Maduro a lui accusé l'opposition d'avoir "couché par écrit un projet de coup d'Etat accéléré ", en demandant un intérim du pouvoir si Hugo Chavez n'était pas à son investiture.
Quoi qu'il arrive le 10 janvier, le président Chavez a "prévu tous les cas de figure ", a annoncé son camp. En soulignant que le scénario d'une "absence définititive, qui aurait pu se produire ", n'est pas à l'ordre du jour.
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