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Un nouveau gouvernement de coalition pour la Tunisie

Après un mois de crise politique, le Premier ministre tunisien Ali Larayedh a annoncé ce vendredi la composition de son gouvernement. Une coalition dominée par les islamistes d'Ennahda, élargie à quelques indépendants. Le patron de la police antiémeute a été limogé. L'équipe installée conduira les affaires tunisiennes jusqu'aux élections prévues à la fin de l'année.
Article rédigé par Gilles Halais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Zoubeir Souissi Reuters)

Le ministre de l'Intérieur sortant,
nommé Premier ministre, dirigera une coalition dominée par les islamistes
d'Ennahda, et élargie à deux petites formations : Ettakatol (centre gauche) et
le Congrès pour la République (CPR, laïque) du chef de l'État, le président
Moncef Marzouki.

La configuration du gouvernement Larayed est identique à celle de l'équipe précédente dirigée par
Hamadi Jebali, et qui avait démissionné après l'assassinat, le 6 février à
Tunis, de l'opposant laïque de gauche, Chokri Belaïd.

Sans surprise, les ministères
régaliens sont confiés à des personnalités indépendantes, le parti islamiste
avait annoncé fin février qu'il cèderait à cette revendication de longue date
de ses partenaires de l'opposition.

Le ministère de l'Intérieur est confié à un magistrat qui avait enquêté sur la mort de dizaines de manifestants contre le régime Ben Ali lors du Printemps arabe. Un vétéran de la diplomatie tunisienne est nommé aux Affaires étrangères,
la Défense et la Justice revenant à deux autres hommes jusqu'ici inconnus du grand public tunisien. Une grande partie des ministres du gouvernement sortant conservent leurs
postes, tandis que d'autres décrochent de nouveaux portefeuilles.

Ennahda affirme que ses membres ne représentent plus que 28 % du
gouvernement (contre 40 % du précédent).

Crise politique, sociale,
sécuritaire

Le nouveau cabinet conduira les
affaires tunisiennes jusqu'aux élections annoncées pour la fin de l'année. Et
il aura la lourde tâche de sortir le pays de l'impasse politique : l'Assemblée
nationale constituante (ANC) doit adopter à une majorité des deux-tiers une
nouvelle Constitution ouvrant la voie à des élections. Or, Ennahda n'avait pas trouvé
de compromis sur ce texte avec ses alliés sortants.

La Tunisie est également
déstabilisée par des conflits sociaux, le chômage et la misère, les facteurs
clé du Printemps arabe de 2011 et qui continuent de faire des ravages.

Le 6 février dernier, l'assassinat de l'opposant laïc de gauche Chokri Belaïd
avait mis le feu aux poudres. Un assassinat orchestré, selon les autorités, par
un groupe islamiste radical.

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