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Un 3e gouvernement de transition depuis la fuite de l'ex-président Ben Ali a pris ses fonctions lundi en Tunisie

Le Premier ministre tunisien par intérim, Béji Caïd Essebsi, a formé un gouvernement composé de technocrates - ne comportant aucun ministre hérité de l'ère Ben Ali, dont la mission est la sécurité et l'économie.Le gouvernement a annoncé dans la foulée la fin de la police politique et de l'appareil de sécurité de l'Etat.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Le Premier ministre tunisien Beji Caid Essebsi annonce le 7 mars 2011 à Tunis un nouveau gouvernement de transition. (AFP/FETHI BELAID)

Le Premier ministre tunisien par intérim, Béji Caïd Essebsi, a formé un gouvernement composé de technocrates - ne comportant aucun ministre hérité de l'ère Ben Ali, dont la mission est la sécurité et l'économie.

Le gouvernement a annoncé dans la foulée la fin de la police politique et de l'appareil de sécurité de l'Etat.

La Direction de la sécurité du territoire et la police politique ont fait régner la terreur durant les 23 ans de règne de Ben Ali.

Les deux précédentes équipes avaient fait l'objet d'une contestation de la rue qui avait abouti à la démission du dernier chef de gouvernement de Ben Ali pendant 11 ans, le Premier ministre Mohammed Ghannouchi, le 27 février.

Ce gouvernement ne compte plus aucun ministre ayant servi dans le dernier gouvernement du président déchu, après le départ de Mohamed Nouri Jouini (Planification et la coopération internationale) et Mohamed Afif Chelbi (Industrie et technologie).

Exit les derniers ministres hérités du président
Les 21 ministres, dont 17 ont été reconduits aux postes qu'ils occupaient depuis le
27 janvier, sont des technocrates.

Ce cabinet s'inscrit dans "la continuité", a assuré Béji Caïd Esseb si lors d'une
conférence de presse, précisant que le rétablissement de la sécurité "est la
clef pour le règlement de tous les autres problèmes" car "sans sécurité, il n'y
aura pas de développement".

Les deux précédentes équipes avaient fait l'objet d'une contestation permanente de la rue qui avait abouti à la démission du Premier ministre Mohammed Ghannouchi le 27 février, dernier chef de gouvernement de Ben Ali pendant onze ans d'affilée. Pendant une semaine, des milliers de personnes avaient campé sous ses fenêtres pour qu'il "dégage" (le mot fétiche de la révolution) de sa première équipe tous les caciques de l'ancien régime. Sa seconde n'avait pas plus non plus à la rue et finalement M.Ghannouchi avait jeté l'éponge.

Nommé à sa place le 27 février, Beji Caid Essebsi , 84 ans, a dû remanier immédiatement le gouvernement dont il avait hérité de son prédécesseur suite aux démissions en quelques jours de cinq ministres, dont les deux représentants de l'opposition: Ahmed Ibrahim (Enseignement supérieur et recherche scientifique) et Ahmed Néjib Chebbi (Développement régional et local).

M. Essebsi a été clair sur son avenir et celui de son équipe: le bail n'est que de quatre mois et demi. Après l'élection de la "Constituante, une assemblée souveraine, le lendemain ou deux trois, jours après, vous ne me verrez plus à cette tribune". "Je suis un homme de confiance, de parole", a-t-il insisté, en annonçant le retour du cabinet mardi dans les locaux du gouvernement à la Kasbah, après s'être replié sur le palais présidentiel de Carthage pour des raisons de sécurité.

Les Tunisiens doivent notamment se doter d'une assemblée constituante le 24 juillet. Soucieux d'asseoir son autorité et de renforcer sa légitimité, le pouvoir tunisien issu de la "révolution du jasmin" s'attaque un par un aux derniers vestiges des 23 ans de règne de Zine ben Ali

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