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Europe-Turquie : le réquisitoire de l'eurodéputé vert belge Philippe Lamberts

Le projet d'accord entre l'UE et la Turquie sur le sort des réfugiés syriens a été accueilli par des réserves, voire de vives critiques mercredi 9 mars au Parlement européen, certains groupes politiques évoquant un «ignoble marchandage».
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
L'eurodéputé belge Philippe Lamberts lors d'une discussion au parlement européen (Wiktor Dabkowski / DPA)

Au centre des critiques, le texte qui a été discuté lundi 7 mars 2016 à Bruxelles et qui doit être finalisé au Conseil européen des 17 et 18 mars. Ce projet, négocié entre Ankara et Berlin, prévoit notamment qu'Ankara reprenne tous les migrants arrivés en Europe via son territoire en échange d'une aide financière accrue et d'une accélération des négociations d'adhésion à l'UE. Pour chaque Syrien reconduit en Turquie depuis la Grèce, un autre Syrien de Turquie serait par ailleurs accueilli dans un Etat membre de l'UE.

Si de nombreux groupes semblent pouvoir accepter ce marchandage, une des critiques les plus fortes contre cette négociation est venue du député belge Philippe Lamberts, co-président du groupe des Verts, qui n'a pas hésité à parler de «faillite morale».


«Au lieu de le sanctionner, on déroule le tapis rouge à un régime qui soumet la justice et la police à la vindicte d'un seul homme, qui musèle et emprisonne toute presse libre, qui disqualifie toute opposition démocratique et qui, pour gagner une élection, relance la guerre civile et bombarde sa propre population», a-t-il notamment lancé en référence au conflit kurdo-turc.

Les critiques ne sont pas venues que des eurodéputés. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a jugé jeudi 10 mars «illégales» les expulsions collectives de migrants figurant dans le projet d'accord entre Ankara et l'UE, qui prévoit notamment de renvoyer les demandeurs d'asile syriens vers la Turquie. «L'ébauche d'accord entre l'Union européenne et la Turquie soulève un certain nombre de graves inquiétudes (...) Je suis notamment préoccupé par les  possibles expulsions collectives et arbitraires, qui sont illégales», a déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein, devant le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies à Genève.

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