Tripoli restera paralysée pendant trois jours "en signe de deuil" . L'appel à la grève générale dans la capitale, réclamée par les autorités locales, intervient après les affrontements sanglants de vendredi qui ont fait près de 50 morts.Samedi, des centaines de personnes se sont rassemblées pacifiquement sur la place des Martyrs, dans le centre-ville de Tripoli, pour les funérailles des victimes de la veille. Les habitants de la capitale répondaient à l'appel à manifester lancé par le Mufti, la plus haute autorité religieuse du pays, et relayé par les imams.Manifestations contre les milices arméesLes slogans et les pancartes protestaient encore une fois contre les groupes armés, issus de la révolution contre le régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Ces milices contrôlent la capitale et se livrent à des exactions à l'égard des civils depuis des mois. Pour le chercheur Jean-Yves Moisseron, la nouveauté des affrontements actuels réside dans le fait que les habitants de la capitale se soulèvent enfin contre le pouvoir des milices. Gouvernement impuissantDe nouveaux affrontements ont eu lieu samedi dans la banlieue de la capitale, entre des miliciens venus de Misrata et des milices rivales, sans que les autorités ne puissent les contrôler. Faute d'une armée et d'une police organisées, le pouvoir reste impuissant face aux milices malgré des tentatives de dissolution. Des appels au calme ont été lancés par les autorités civiles et religieuses, et notamment par le Premier ministre Ali Zeidan. Après une journée tendue, le calme semblait être revenu samedi soir, du moins provisoirement.