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Quels sont les pays engagés dans la coalition contre Daech?

La coalition arabo-occidentale en Irak et en Syrie s'est formée en 2014. Elle intervient à partir d'août 2014 et rassemble vingt-deux pays. Au départ, cette coalition se forme pour combattre uniquement sur le sol irakien. Dès septembre 2014, les Américains interviennent aussi en Syrie. Les Français décident leurs premiers raids sur la Syrie en septembre 2015, comme les Russes.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Bombardement russe au-dessus de la Syrie. (Ministère de la Défense russe)

Août 2014. Les forces de Daech, qui ont pris Mossoul en juin, continuent leur progression en Irak vers Bagdad. Pour la première fois depuis leur retrait officiel d’Irak, les Etats-Unis interviennent de nouveau en bombardant le 8 août 2014 des positions de djihadistes. «Deux chasseurs bombardiers américains ont largué des bombes de 250 kilos sur une pièce d'artillerie mobile de l'Etat islamique (EI) qui avait visé des forces kurdes à Erbil, a annoncé le porte-parole du Pentagone, l'amiral John Kirby», écrivait Le Figaro du jour.

Formation de la coalition anti-Daech en Irak
Sur les traces des Américains se forme une large coalition regroupant une soixantaine de pays dont la France, le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas, l’Australie, le Danemark et le Canada. Celle-ci, qui regroupe aussi des pays arabes (Arabie, Jordanie, Emirats, Maroc…), n’agit pas dans le cadre de l’ONU. En juin 2015, les Etats membres de cette coalition se sont réunis à Paris… sans l’Iran qui ne fait pas partie de la coalition mais qui agit sur le terrain. 
Nuage de fumée à la suite d'un raid américain sur Kobané où les avions de la coalition aident les Kurdes à reprendre la ville aux forces de l'Etat islamique (Daech) (14 octobre 2014). (ARIS MESSINIS / AFP)

Tous les pays n’engagent pas les mêmes moyens. Ce sont avant tout les Etats-Unis qui occupent le ciel irakien et envoient au sol des «conseillers». D’autres pays se contentent de fournir de l’armement (comme les Allemands vers le Kurdistan). La Turquie ne participe pas aux raids. Elle n’évoquera des frappes contre Daech qu'après les élections perdues par Erdogan, en juin 2015. Elle lance des raids contre le PKK et, affirme-t-elle, contre l'EI, durant l’été 2015.
 
Les forces arabes concentrent, depuis mars 2015, leurs armes sur le Yémen. 
 
Extension en Syrie des raids aériens
Dès le 23 septembre 2014, les Américains envoient leur aviation dans le ciel syrien. Sans l’accord du président Bachar al-Assad. Ces frappes ont visé l’EI, mais aussi al-Khorasan, proche d’al-Qaïda. Se pose alors la question politique de la présence de Bachar al-Assad à la tête de la Syrie. Ainsi, la France refuse d'intervenir au-dessus de la Syrie. Position qui évolue en 2015 avec les premiers raids français.
 
Les Américains interviennent notamment en soutien aux forces kurdes qui défendent la ville syrienne de Kobané dès octobre 2014. Les combats dureront 130 jours.


Arrivée des Russes en Syrie
30 septembre 2015: début des frappes russes en Syrie à la demande de Bachar al-Assad. Plus de 50 appareils, avions et hélicoptères sont engagés, selon Moscou. La force aérienne russe s’installe à Lattaquié, le fief encore solide de l’armée syrienne. «Le seul moyen de lutter efficacement contre le terrorisme international – en Syrie comme sur les territoires voisins – (…) est de prendre de vitesse, de combattre et de détruire les combattants et les terroristes sur les territoires qu’ils contrôlent et de ne pas attendre qu’ils arrivent chez nous», affirme Vladimir Poutine en officialisant l’arrivée de la Russie en Syrie.
 
Si les premières frappes russes suscitent des polémiques, la puissance de l’aviation de Vladimir Poutine permet à l’armée syrienne, au sol, de desserrer l’étau. La Russie utilise aussi des bombardiers stratégiques. «Le 17 novembre 2015, 12 bombardiers à long rayon d’action et des bombardiers Tu-22M3 ont frappé des cibles de l’EI dans la province de Raqqa et de Deir ez-Zor», a précisé le ministre russe de la Défense, Serguei Choïgou. Depuis le 30 septembre, date du début de ses opérations en Syrie, l’aviation russe avait frappé à 4.111 reprises pour un total de 2.299 sorties, selon le site Opex 360 en date du 17 novembre.


Vers une coalition unique  
Mardi 17 novembre 2015, la Russie a donné à Washington la liste de ses frappes en Syrie. Les observateurs y voient un signe très net de la volonté de Moscou de collaborer avec la coalition. Auparavant, le Russe Sergueï Lavrov avait indiqué «Nous sommes tombés d'accord sur le fait que les militaires devraient se mettre en contact très bientôt», tandis que l'Américain John Kerry confirmait la nécessité d'une «discussion entre militaires».

Depuis les attentats de Paris, le rapprochement est très net. Vladimir Poutine et Barak Obama se sont entretenus quelques instants en marge du sommet du G20, le 15 novembre 2015. Les deux chefs d’Etat se sont mis d’accord sur une médiation de l’ONU et un cessez-le-feu. Ils proposent la formation d’un gouvernement de transition à Damas dans les six mois et l’organisation d’élections libres d’ici dix-huit mois.

Le porte-avions Charles de Gaulle en route pour la Méditerranée orientale. (AFP/Patrick Baz)

Aujourd’hui, les Français qui ne voulaient pas intervenir dans le conflit syrien de peur d’aider Assad multiplient les raids sur la Syrie. Le porte-avions Charles de Gaulle sera dans les eaux de la méditerranée orientale en fin de semaine (vers le 21 novembre). Et Moscou d’inviter ses forces à établir un contact direct avec les Français et de «travailler avec eux comme avec des alliés».

Sur le terrain, l'Etat islamique vient de subir deux défaites. L'armée syrienne a repris l'aéroport d'Alep avec le soutien aérien des Russes tandis que la ville irakienne de Sinjar était prise par les Kurdes avec l'aide des raids américains. 

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