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Syrie : obsèques de dignitaires à Damas, un front s'ouvre à Alep

Au sixième jour de la "bataille de Damas", le régime a enterré trois de quatre dignitaires tués dans l'attentat de mercredi. Parallèlement, l'armée a lancé une offensive généralisée pour tenter de reprendre le contrôle total de Damas et des frontières occupées par les rebelles, alors qu'un deuxième front s'est ouvert à Alep, la capitale économique.
Article rédigé par Gilles Halais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

Pour la première fois depuis le
début du soulèvement populaire il y a 16 mois, Alep, la capitale économique et
deuxième ville du pays, est le théâtre de violents affrontements entre l'armée
régulière et les rebelles. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) fait
état de "pertes humaines", sans plus de précisions pour l'instant.

Restée au départ, comme Damas, à l'écart de la révolte qui s'était développée dans
la région de Homs, la grande ville commerçante du nord a commencé à se mobiliser
au cours des derniers mois, notamment à l'université d'Alep.

Scènes de guerre à Damas

Ce deuxième front s'ouvre alors que
les services de sécurité déclarent avoir lancé ce vendredi, sur plusieurs
fronts, une "offensive généralisée". A Damas, mais aussi sur les
postes-frontières avec l'Irak et la Turquie pris par les rebelles ces derniers
jours.

En début de matinée, le régime affirmait avoir "nettoyé" à l'arme
lourde le quartier Midane
, dans le centre de la capitale. Le régime syrien a
conduit des journalistes sur zone à bord de véhicules blindés. Un quartier fantôme,
totalement dévasté et vidé de ses habitants, où flotte l'odeur âcre du sang.
Selon l'OSDH, l'"offensive généralisée" a fait au total 233 morts dont 153 civils, 43 soldats et 37 rebelles dans la journée de vendredi.

La télévision du régime a diffusé à la mi-journée les images des
obsèques des dignitaires tués dans l'attentat de mercredi — un quatrième
responsable de l'appareil sécuritaire syrien a succombé à ses blessures ce
vendredi. On ne sait pas si Bachar al-Assad assistait à la cérémonie, mais son
frère cadet Maher, qui commande la Ive division de l'armée syrienne, y était.

Réfugiés et déserteurs

Selon le Haut Commissariat aux réfugiés de l'Onu (HCR), des dizaines de
milliers de Syriens en fuite ont franchi la frontière au cours des dernières 48
heures, en direction du Liban ou de la Turquie. Des civils, mais aussi des
militaires et des cadres de l'armée régulière.

La Turquie à elle seule a comptabilité sur son sol 22 généraux syriens
déserteurs et plus de 43.000 civils.

 

 

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