Unclin d'œil appuyé à l'histoire. Le président chinois Xi Jinping a terminé jeudi sa visite d'Étaten France au château de Versailles en compagnie de son hôte, François Hollande.Une soirée de gala – avec concert privé – pour marquer le choix fait parCharles de Gaulle il y a 50 ans d'accueillir en ce lieu des chefs d'Étatsétrangers.Le général a notamment reçu le président américain JohnF.Kennedy et son épouse Jacqueline, puis le couple royal de Belgique Baudouinet Fabiola. D'autres présidents l'imitèrent comme François Mitterrand, qui yorganisa une réunion du G7 en 1982. L'histoire, donc, qui a été le prétexte àcette visite marquant le cinquantenaire des relations entre les deux pays.A LIRE AUSSI ►►► Portrait de Xi Jinping, le "Prince rouge" en visite en FranceEchanges économiques déséquilibrésMais tout au long de ces trois jours, il a surtout été questiond'économie. Les deux pays se sont d'ailleurs déclarés prêts à prendre en compteleurs besoins réciproques afin de rééquilibrer leur relation économique et relancerleur partenariat.Le stock d'investissements chinois en France n'atteignait fin 2012 quele quart des investissements français en Chine, à 3,5 milliards d'euros, plus 0,7 depuis Hong-Kong, contre 16,7 milliards.Ils ne représentaient que 0,9% des investissements étrangers en France. Et ledéséquilibre en emplois est massif. Alors que 500.000 emplois auraient été créés en Chine grâce aux investissementsfrançais, seulement 15.000 emplois l'auraient été en France grâce auxinvestissements chinois.Pour continuer dans la série des chiffres qui marquent de déséquilibre,il faut aussi noter que La Chine est le deuxième fournisseur de la France après l'Allemagne,alors que la France n'est que le 19e fournisseur de la Chine. Avec 1,2% de part de marché en Chine en2013, la France se place devant le Royaume-Uni (1,0%) et l'Italie (0,9%) maistrès loin derrière l'Allemagne (4,8%).Cinquante contrats signésLes exportations françaises en Chine se sont élevées à 14,7 milliardsd'euros l'an dernier et les importations depuis la Chine à 40,5 milliards, soit un déficitcommercial de 25,8 milliards, après 26,1 milliards en 2012 et 27 milliards en2011.Conséquence, la Chine a affirmé qu'elle était prête à "importerplus de produits français afin de créer une relation commercialeéquilibrée" a expliqué le ministre chinois du Commerce. Parmi les secteursqui pourraient en profiter il y a les traditionnels nucléaire civil etl'aéronautique. Mais le ministre a également évoqué la santé, l'environnementet l'agroalimentaire. Ainsi, pour ce dernier secteur, la Chine a abandonné sonenquête sur les vins européens et semble prête à faire des avancées sur lacharcuterie et le lait. Cette visite chinoise s'est soldée par la signature de 50 contrats pour quelque 18 milliards d'euros.A LIRE AUSSI ►►► France-Chine : 18 milliards d'euros d'accords commerciauxLes droits de l'Homme brièvement évoqués La question des droits de l'Homme en Chine, dont la violation par Pékin estrégulièrement dénoncée par des ONG (comme Amnesty International), a étébrièvement évoquée jeudi soir par François Hollande. "Nous sommes attachés à la création, à l'expression, à l'émancipation,à travers la libre circulation des personnes et des idées qui constituent lesocle des droitsde l'homme auxquels la France est attachée ", a déclaré le chef de l'Etat Français devant son homologue.Peu avant, une centaine de militants tibétains des Droits del'Homme avaient manifesté au Trocadéro à Paris, pour demander à FrançoisHollande de saisir l'opportunité de cette visite pour évoquer avec sonhomologue la question tibétaine.