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Soirée de gala à Versailles pour le président chinois

Le président chinois Xi Jinping a terminé sa visite de trois jours en France par une soirée de gala au château de Versailles. Une visite destinée à rapprocher les deux puissances. Il aura été question d'économie (beaucoup), d'histoire (un peu) et de droits de l'Homme (vaguement). 
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
  (Reuters)

Un
clin d'œil appuyé à l'histoire. Le président chinois Xi Jinping a terminé jeudi sa visite d'État
en France au château de Versailles en compagnie de son hôte, François Hollande.
Une soirée de gala – avec concert privé – pour marquer le choix fait par
Charles de Gaulle il y a 50 ans d'accueillir en ce lieu des chefs d'États
étrangers.

Le général a notamment reçu le président américain John
F.Kennedy et son épouse Jacqueline, puis le couple royal de Belgique Baudouin
et Fabiola. D'autres présidents l'imitèrent comme François Mitterrand, qui y
organisa une réunion du G7 en 1982. L'histoire, donc, qui a été le prétexte à
cette visite marquant le cinquantenaire des relations entre les deux pays.

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Echanges économiques déséquilibrés

Mais tout au long de ces trois jours, il a surtout été question
d'économie. Les deux pays se sont d'ailleurs déclarés prêts à prendre en compte
leurs besoins réciproques afin de rééquilibrer leur relation économique et relancer
leur partenariat.

Le stock d'investissements chinois en France n'atteignait fin 2012 que
le quart des investissements français en Chine, à 3,5 milliards d'euros, plus 0,7 depuis Hong-Kong, contre 16,7 milliards.
Ils ne représentaient que 0,9% des investissements étrangers en France. Et le
déséquilibre en emplois est massif. Alors que 500.000 emplois auraient été créés en Chine grâce aux investissements
français, seulement 15.000 emplois l'auraient été en France grâce aux
investissements chinois.

Pour continuer dans la série des chiffres qui marquent de déséquilibre,
il faut aussi noter que La Chine est le deuxième fournisseur de la France après l'Allemagne,
alors que la France n'est que le 19e fournisseur de la Chine. Avec 1,2% de part de marché en Chine en
2013, la France se place devant le Royaume-Uni (1,0%) et l'Italie (0,9%) mais
très loin derrière l'Allemagne (4,8%).

Cinquante contrats signés

Les exportations françaises en Chine se sont élevées à 14,7 milliards
d'euros l'an dernier et les importations depuis la Chine à 40,5 milliards, soit un déficit
commercial de 25,8 milliards, après 26,1 milliards en 2012 et 27 milliards en
2011.

Conséquence, la Chine a affirmé qu'elle était prête à "importer
plus de produits français afin de créer une relation commerciale
équilibrée" a expliqué le ministre chinois du Commerce. Parmi les secteurs
qui pourraient en profiter il y a les traditionnels nucléaire civil et
l'aéronautique. Mais le ministre a également évoqué la santé, l'environnement
et l'agroalimentaire. Ainsi, pour ce dernier secteur, la Chine a abandonné son
enquête sur les vins européens et semble prête à faire des avancées sur la
charcuterie et le lait. Cette visite chinoise s'est soldée par la signature de 50 contrats pour quelque 18 milliards d'euros.

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Les droits de l'Homme brièvement évoqués 

La question des droits de l'Homme en Chine, dont la violation par Pékin est
régulièrement dénoncée par des ONG (comme Amnesty International), a été
brièvement évoquée jeudi soir par François Hollande. 

"Nous sommes attachés à la création, à l'expression, à l'émancipation,
à travers la libre circulation des personnes et des idées qui constituent le
socle des droits
de l'homme auxquels la France est attachée
", a déclaré le chef de l'Etat Français devant son homologue.

Peu avant, une centaine de militants tibétains des Droits de
l'Homme avaient manifesté au Trocadéro à Paris, pour demander à François
Hollande de saisir l'opportunité de cette visite pour évoquer avec son
homologue la question tibétaine. 

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