Cet article date de plus de treize ans.

Selon des notes obtenues par WikiLeaks, les USA ont financé le mouvement pro-démocratie en Egypte malgré Moubarak

Publiées vendredi par le journal norvégien Aftenposten, elles disent que les USA ont donné des dizaines de millions de dollars à des organisations de promotion de la démocratie.Les réformes politiques sont "absolument cruciales" pour l'avenir de l'Egypte, a dit jeudi M.Obama tout en reconnaissant chez Moubarak la qualité d'allié essentiel des USA.
Article rédigé par France2.fr avec agences
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Publiées vendredi par le journal norvégien Aftenposten, elles disent que les USA ont donné des dizaines de millions de dollars à des organisations de promotion de la démocratie.

Les réformes politiques sont "absolument cruciales" pour l'avenir de l'Egypte, a dit jeudi M.Obama tout en reconnaissant chez Moubarak la qualité d'allié essentiel des USA.

Dans sa première intervention sur la crise égyptienne, Barak Obama a noté que Hosni Moubarak jouait un rôle "très utile sur un éventail de questions difficiles au Proche-Orient".

Le président américain a toutefois exhorté son homologue égyptien au changement: "Mais je lui ai toujours dit qu'il était absolument crucial, pour le bien à long terme de l'Egypte, de veiller à progresser sur la voie des réformes - des réformes politiques et économiques", a dit Barak Obama. "On voit ces frustrations contenues se manifester dans les rues", a-t-il ajouté.

Obama a engagé le gouvernement et les manifestants égyptiens à faire preuve de modération. "La violence n'est pas la réponse permettant de résoudre les problèmes en Egypte", a-t-il dit.

Robert Gibbs, porte-parole de la Maison blanche, a fait savoir que les Etats-Unis croyaient à la stabilité du gouvernement égyptien et considéraient le président égyptien comme un allié important au Proche-Orient, mais il a souligné que Washington ne prenait pas parti dans l'agitation actuelle.

"L'important, c'est que le président Moubarak et ceux qui réclament une plus grande liberté d'expression, une plus grande liberté de réunion, puissent élaborer une méthode pour que cela se réalise pacifiquement", a-t-il dit lors d'un point de presse.

Denis McDonough, conseiller adjoint d'Obama pour la sécurité nationale, a dit voir dans la situation en cours "une grande occasion offerte au gouvernement de faire avancer beaucoup de choses dont nous lui avons parlé". "Je crois très important que les gens disposent de mécanismes afin d'exprimer des griefs légitimes", a dit le président américain.

WikiLeaks: les USA ont financé le mouvement pro-démocratie
Les Etats-Unis ont financé à hauteur de plusieurs dizaines de millions de dollars des organisations de promotion de la démocratie en Egypte au grand dam du président Hosni Moubarak, selon des notes obtenues par WikiLeaks et publiées vendredi par le journal norvégien Aftenposten.

L'Agence des Etats-Unis pour le développement international aurait prévu de consacrer 66,5 millions de dollars en 2008 et 75 millions en 2009 à des programmes égyptiens sur la démocratie et la bonne gouvernance, selon une note de l'ambassade des Etats-Unis au Caire du 6 décembre 2007.

"Le président Moubarak est profondément sceptique à l'égard du rôle des Etats-Unis dans la promotion de la démocratie", souligne un autre télégramme diplomatique datant du 9 octobre 2007. "Toutefois, les programmes du gouvernement américain aident à établir des institutions démocratiques et à renforcer les voix d'individus en faveur d'un changement en Egypte", ajoute la note américaine.

Selon Aftenposten, qui dit avoir récupéré d'une manière restée obscure l'intégralité des 250.000 documents diplomatiques obtenus par WikiLeaks, les Etats-Unis ont donc directement contribué à "développer des forces qui s'opposent au président" Moubarak.

La deuxième note précise que les sommes versées par les Etats-Unis à la promotion de la démocratie recouvraient à la fois des programmes diligentés par le gouvernement égyptien lui-même et des aides financières à des ONG égyptiennes et américaines actives dans ce domaine.

La ministre égyptienne de la Coopération internationale Fayza Aboulnaga aurait demandé dans une lettre à l'ambassade que l'Agence des Etats-Unis pour le développement international cesse de financer 10 de ces organisations "au motif (qu'elles) n'ont pas été correctement enregistrées comme ONG", selon une troisième note du 28 février 2008.

Généralement considéré comme le successeur désigné du président Moubarak, son fils Gamal est aussi décrit comme "irritable concernant les financements américains directs en faveur de la démocratie et de la bonne gouvernance", révèle une quatrième note du 20 octobre 2008.

Des manifestations d'hostilité à Moubarak secouaient l'Egypte vendredi pour la 4e journée consécutive.

Lire aussi :
>>

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.