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Radio Canada choisit le journalisme d’enquête

Le jury du prix Albert Londres, présidé par Annick Cojean (Le Monde) a délibéré mercredi 8 mai dans les locaux de Radio Canada à Montréal (les résultats ne seront pas connus avant le 10 mai). L’occasion de mieux connaître le fonctionnement de la radio-télévision canadienne.
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'entrée du siège de Radio Canada à Montréal le 8 mai 2013. (FTV - Laurent Ribadeau Dumas)
(De notre envoyé spécial à Montréal, Laurent Ribadeau Dumas)

«Beaucoup de choses nous rassemblent : la liberté de ton, un regard tourné vers les autres. Au cours de nos discussions passionnées, on constate un vrai élan et un vrai amour du métier de journaliste», a expliqué Annick Cojean, en préambule des débats pour l’attribution du prix.

A Radio Canada, on ne renie pas de tels propos. L'entreprise publique a en effet délibérément fait le choix d'une stratégie de journalisme d’enquête. «Cela rapporte beaucoup de dividendes. Le public s’intéresse à nous parce qu’il sait qu’il trouvera chez nous une information fiable, qui va au fond des choses, dans un univers de rumeurs lié aux médias sociaux», explique Michel Cormier, directeur général de l’information des services français du média canadien. A tel point que malgré le contexte de crise qui a vu le budget général baisser de 10 %, celui consacré à l’investigation est en hausse.
 
Pour protéger l’éditorial tout en faisant des gains de productivité, la direction de l’entreprise publique a décidé de créer une rédaction unique «multi-plateformes» sans supprimer d’emplois (550 personnes travaillent dans le secteur de l’information). Il va s’agir progressivement de servir de manière complémentaire, du matin au soir, trois plates-formes : télévision, radio et web Tout en étant le plus rapide possible.
 
Il faut évidemment ajuster en fonction des évènements. «Lors de l’élection du nouveau pape, nous avons mis en place une grosse équipe. Certains journalistes n’ont ainsi travaillé que pour le web. Mais lors de l’intervention française au Mali, nous n’avions qu’un seul correspondant pour les trois supports», raconte Michel Cormier.
 
Le numérique devient donc ainsi un outil éditorial à  part entière. «C’est une façade de plus pour rendre l’information accessible aux gens. On peut ainsi mettre en ligne des dossiers complets permettant d’avoir accès à de la matière brute», répond le directeur général. Et de préciser : «Pour autant, nous effectuons les premiers pas dans cette démarche. Nous naviguons encore à vue». La stratégie est apparemment payante : le web de Radio Canada connaît actuellement une croissance de 15 à 20 % par mois ! 

Montréal et le fleuve Saint-Laurent, vus de l'immeuble de Radio Canada (FTV - Laurent Ribadeau Dumas)

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