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La formation d'un gouvernement transitoire est retardé en raison de luttes internes pour le pouvoir

Reconnu par l'ONU comme représentant du peuple libyen, le Conseil National de Transition (CNT) a annoncé qu'il souhaitait diriger le pays jusqu'à l'élection dans 8 mois d'une Assemblée constituante, avant des élections générales un an après.Mais la formation du gouvernement transitoire est affectée par la vieille habitude des quotas.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Vente de posters dans une rue de Tripoli, le 25 septembre 2011 (AFP/AHMAD  AL-RUBAYE)

Reconnu par l'ONU comme représentant du peuple libyen, le Conseil National de Transition (CNT) a annoncé qu'il souhaitait diriger le pays jusqu'à l'élection dans 8 mois d'une Assemblée constituante, avant des élections générales un an après.

Mais la formation du gouvernement transitoire est affectée par la vieille habitude des quotas.

Ancien ministre de la Justice de Mouammar Kadhafi et un des premiers à faire défection pour rejoindre la rébellion, M. Abdeljalil, a admis que des "divergences de points de vues" entre les membres du CNT -qu'il dirige- et de son bureau exécutif.

"Ces gens qui dirigent le CNT ou le bureau exécutif sont un pur produit du système Kadhafi et ils sont en train de reproduire ce même système" dans leurs tractations et leur gestion du pays, assure cet homme politique qui a préféré garder l'anonymat.

"Celui qui détient le pouvoir, détient la richesse", c'est-à-dire le pétrole, d'où l'appétit de certains pour les postes à responsabilité, ajoute-il.

Des voix plaident au sein du CNT pour "représentation équilibrée" pour le gouvernement, comme Moustapha al-Houni, représentant de la région de Djofra. Dans la tradition libyenne, chaque tribu, ville et région avait sa part au gouvernement. Réformer les habitudes traditionnelles ou datant du sytème kadhafi peut demander du temps, d'âpres discussions.

Pour M.Houni, le système des quotas devrait disparaître. Il souhaite "une représentation équilibrée notamment pour les régions du sud de Libye marginalisée depuis 40 ans par l'ancien régime".

Religion: importantes dissensions

L'autre écueil vient des courants religieux. Le tiraillement entre libéraux et islamistes est patent.

Les islamistes libyens, force politique montante dans la période de l'après Mouammar Kadhafi, se présentent sous un visage modéré et se disent prêts à partager le pouvoir dans le cadre d'un Etat démocratique. Pourtant Cheikh Ali Sallabi, un des leaders islamistes a accusé Mamoud Jibril, numéro deux du CNT et représentant du courant libéral de jeter les bases d'un état totalitaire.

Ce religieux influent, financé par le Qatar, qui a tenu un rôle important dans la lutte armée pour la libération, a accusé M.Jibril d'"utiliser l'argent et le pouvoir pour baîllonner les Libyens".

Le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, un homme pieux et soufi, aux antipodes de l'extrémisme à la lourde tâche d'arbitrer ces différents points de vue et d'apaiser les tensions.

Il a affirmé samedi que la priorité pour lui était la libération de tout le territoire et le rétablissement de la sécurité pour les Libyens et que la lutte pour les portefeuilles ne doivent pas entraver cette priorité.

Il lui faudra du courage, de l'autorité et une habile persuasion pour mettre de l'ordre dans les velléités discordantes des différentes forces qui ont concouru à la fin du kadhafisme.

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