Reportage "Beaucoup de femmes accouchent seules chez elles" : les femmes de la bande de Gaza face à des conditions sanitaires déplorables

Dans la bande de Gaza, depuis le 7 octobre et la riposte d'Israël contre le Hamas, de nombreux hôpitaux sont hors d'usage. La naissance et la survie des nourrissons sont menacées.
Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Bébés évacués de l'hopital Al-Shifa vers un hopital de Rafah dans le sud de la bande de Gaza, le 19 novembre 2023 (ISMAEL MOHAMAD / MAXPPP)

À Gaza, depuis le début de la trêve vendredi 24 novembre, les hôpitaux essayent de se réorganiser, mais les inquiétudes restent entières pour les femmes enceintes et les naissances. Il n’y a presque plus d’hôpitaux dans le Nord de l'enclave, les conditions sanitaires sont déplorables et l'enclave est un lieu où il y a beaucoup de naissances.

Devant la caméra de l’Unicef, Wissam, toute jeune maman de 24 ans, raconte qu’elle a dû revenir très vite dans l’école pour réfugiés qui l’héberge après avoir donné naissance sous les bombes à sa fille, par césarienne. Elle s’est sentie désespérée, sans eau, sans expérience, sans avoir de quoi se soigner après l’intervention. Wissam témoigne d’une solitude dans l’accouchement que traversent beaucoup de femmes à Gaza, d'après le gynécologue Abdulakim Shehada :"Beaucoup de femmes accouchent chez elles et d'autres sur le chemin de l'hôpital. Parfois, si elles arrivent à appeler un médecin au téléphone, on leur donne des instructions à distance, mais la plupart d'entre elles accouchent seules."

180 naissances chaque jour, 50 000 femmes enceintes

À Gaza, les deux tiers des hôpitaux sont aujourd’hui hors service et les conditions sanitaires sont désastreuses. Jonathan Crixks est directeur de la communication pour l’Unicef :"On estime que la moitié des femmes enceintes dans la bande de Gaza rencontrent des complications lors de l'accouchement. Elles ont besoin d'une aide médicale et cette aide médicale est souvent absente.

"Certaines femmes doivent accoucher dans des abris, sous des tentes et dans des conditions sanitaires vraiment déplorables."

Jonathan Crixks, directeur de la communication pour l’Unicef

à franceinfo

 

"Ce qu'on craint, c'est que le nombre de décès pendant les accouchements augmente. Il y a un manque d'eau potable, il y a un manque de nourriture et évidemment, ça a aussi un impact sur la croissance des enfants mais au-delà, ça a un impact sur leur survie." Même si la situation s’améliore légèrement dans le Sud pendant cette trêve, les hôpitaux libèrent les lits 12 heures ou 24 heures après l’accouchement. D’après l’ONU, il y a 180 naissances chaque jour dans l’enclave et autour de 50 000 femmes enceintes. 

Les femmes de la bande de Gaza face à des conditions sanitaires déplorables : le récit d'Etienne Monin

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