Mandat d'arrêt demandé contre Nétanyahou : "Cela montre qu'il n'y a pas de dirigeant au-dessus des lois", souligne un avocat spécialiste du droit international

La Cour pénale internationale a demandé des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, son ministre de la Défense et trois dirigeants du Hamas.
Article rédigé par franceinfo
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L'avocat Emmanuel Daoud, le 18 octobre 2019. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

La demande du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) d'émettre des mandats d'arrêt contre Benyamin Nétanyahou et des dirigeants du Hamas "montre que le droit international humanitaire s'applique à tous", a salué lundi 20 mai sur franceinfo l'avocat Emmanuel Daoud, spécialiste en droit pénal international et inscrit sur la liste des avocats près la Cour pénale internationale. 

"Ce qu'a fait le bureau du procureur, c'est de montrer qu'il n'y a pas d'Etat au-dessus des lois, de dirigeant au-dessus des lois et qu'une vie palestinienne vaut autant qu'une vie israélienne", selon l'avocat, qui dénonce "des pressions" du président américain Joe Biden contre la CPI. Lundi soir, Joe Biden a qualifié cette réquisition de la CPI de "scandaleuse".

"On devrait se féliciter de cette décision"

"Il s'agit d'une immixtion du président des Etats-Unis dans le fonctionnement de la Cour", a dénoncé l'avocat. "Je rappelle que sur le fondement de l'article 70 du statut de Rome, la CPI peut engager des poursuites à l'encontre des personnes qui font des pressions ou empêchent les juges de faire leur travail". "Ce soir, plutôt que d'adopter le ton de monsieur Biden, on devrait plutôt se féliciter de cette décision et de ces mandats d'arrêt demandés", a poursuivi monsieur Daoud. "Réjouissons-nous, la justice internationale passe, la CPI retrouve de l'efficacité, au nom de l'humanité et de la lutte contre l'impunité". "Oui, l'Etat d'Israël a le droit de se défendre contre une agression. Non, l'Etat d'Israël ne peut pas se défendre de façon disproportionnée en exterminant, en affamant la population civile gazaouie. Ce sont les éléments apportés par le bureau du procureur", a-t-il terminé.

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