"Le Premier ministre d'Israël est un criminel" : Benyamin Nétanyahou confirmé à son poste mais contesté par une partie de la population, dont d'anciens militaires
Le Parlement israélien a approuvé, dans la matinée du jeudi 7 mai, l’accord de gouvernement entre le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, et son ex-grand rival électoral Benny Gantz. Malgré les ennuis judiciaires de Nétanyahou.
Aux termes de cet accord de gouvernement, Benyamin Nétanyahou restera Premier ministre pendant 18 mois puis Benny Gantz prendra le relais pour la même durée. Benyamin Nétanyahou reste pourtant mis en examen pour corruption et son procès va s'ouvrir à la fin du mois.
Cette situation inédite scandalise les opposants du Premier ministre. Jeudi en fin de matinée, une cinquantaine de personnes ont manifesté devant sa résidence à Jérusalem. La plupart sont des officiers retraités de l'armée israélienne. Les drapeaux d’Israël et des drapeaux noirs flottent dans le ciel, portés par ces militants anti-corruption. Ils se sont enchaînés à la grille de la résidence. "Ce sont des colonels et des généraux de l’armée, ce n’est pas n’importe qui, explique Shaï Kado. J’étais pour la guerre pour mon pays, maintenant je suis pour la guerre pour la démocratie. Ce n’est pas possible, le Premier ministre d’Israël est un criminel et un dictateur."
"Une partie de la population hypnotisée par Nétanyahou"
"Du point de vue moral, éthique et politique, il est inacceptable que monsieur Nétanyahou soit celui qui forme le prochain gouvernement", explique Tali Samash, ancienne diplomate dans plusieurs pays européens. "Il y a tout une partie de la population qui est absolument hypnotisée et obnubilée par Nétanyahou. Ils se disent 'peu importe ce qu’il fait, il est le seul qui puisse nous sortir de la situation'. C’est un peu comme une femme battue qui retourne chez le mari qui la bat."
Ce gouvernement "d'urgence nationale" est tourné vers la lutte contre le coronavirus et ses conséquences économiques mais il pourra aussi annexer une partie de la Cisjordanie à compter du 1er juillet. Beaucoup de manifestants savent qu'ils sont minoritaires dans le pays mais promettent de se mobiliser contre les projets d'annexion de la vallée du Jourdain en Cisjordanie en faisant valoir leur connaissance des dossiers sécuritaires.
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