"Macron est en train de commettre une grande erreur" : l'image de la France écornée à Jérusalem-Est

Tandis que le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, termine une tournée au Proche et Moyen-Orient, la position de la France sur l'offensive israélienne sur Gaza reste floue pour certains habitants.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des passants dans une rue de la vieille ville de Jérusalem. (AHMAD GHARABLI / AFP)

"J'ai rencontré Jacques Chirac", dit fièrement Zacharia. Sa rencontre avec l'ancien président français est la première chose que ce commerçant, rencontré dans la partie palestinienne de Jérusalem, dit quand on lui parle de la France.

Et même s'il manie parfaitement l’ironie, on comprend vite que Paris l’a déçu depuis l'attaque du 7 octobre dernier et l'offensive israélienne sur la bande de Gaza qui a suivie. "Au moins, il a dit 'Ne tuez pas les bébés', il est mieux que les autres. L’économie pour eux, c’est plus important pour eux que les enfants et l’humanité", lâche-t-il en référence aux déclarations d'Emmanuel Macron, qui appelle à un cessez-le-feu général depuis plusieurs semaines.

 Mais la diplomatie française dans la région a vécu un tournant avec un positionnement moins équilibré que par le passé, selon des diplomates habitués de la région, dénonçant une position incomprise au Proche-Orient dans une note. 

"Je suis triste pour les Français"

Mahmoud, qui tient le commerce voisin, se montre lui intarissable sur ce qu’il qualifie de "double discours" des puissances occidentales, sur leur déclin aussi. Il pointe la France en premier lieu. "Je suis triste pour les Français, vous savez pourquoi ? Parce que les Français connaissent le sens du mot occupation. J’ai 52 ans, je suis né sous occupation. Mais on espère toujours, qu’un jour, quelqu’un comprendra que ça ne peut pas durer", clame-t-il.

Tony a un lien spécial avec l’Hexagone : il a été étudié dans une école française située tout près. Mais son bilan est sans affect : "Je pense que Macron est en train de commettre une grande erreur. C’est frustrant. On parle du premier pays laïc au monde, et c’est ça que vous faites ? C'est très triste, très frustrant", regrette-t-il.

Dans cette partie de la vieille ville, la politique n’a pourtant jamais été le sujet favori : ici, d'habitude, on vit pour le tourisme. Mais depuis le 7 octobre, tout est à l’arrêt, vide, méconnaissable.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.