Israël : les colonies sauvages ne seront pas autorisées a posteriori
Le Premier ministre Benyamin Netanyahu a obtenu au Parlement le rejet d'une proposition de loi allant en ce sens.
Le Premier ministre israélien a calmé, mercredi 6 juin, les appétits du lobby des colons au sein de sa majorité en faisant échec à une proposition de loi autorisant a posteriori des habitations construites sur des terres privées palestiniennes.
Benyamin Netanyahu s'était engagé à faire appliquer une décision de la Cour suprême ordonnant la destruction d'ici au 1er juillet de cinq maisons édifiées par les colons sur des terres contestées dans la colonie de Beit El, près de Ramallah (Cisjordanie).
Des milliers d'habitations auraient pu être autorisées
Des députés d'extrême droite partisans du "Grand Israël", appuyés par certains membres du Likoud, le parti du Premier ministre, ont tenté d'empêcher ces destructions en présentant à la Knesset deux propositions de loi.
Ces textes, s'ils avaient été adoptés, auraient contourné l'arrêt de la Cour suprême en légalisant de façon rétroactive les habitations litigieuses ainsi que des milliers d'autres érigées sur des terrains appartenant à des Palestiniens.
"300 nouvelles familles" installées en contrepartie
Benyamin Netanyahu a toutefois promis mercredi d'installer "300 nouvelles familles" dans la colonie de Beit El. "Nous allons continuer à renforcer l'entreprise de colonisation et la démocratie", a-t-il annoncé, à l'intention notamment des quelque deux mille manifestants pro-colonisation rassemblés devant la Knesset, qui ont protesté contre le vote des députés, accusant Netanyahu de "trahison".
La promesse de ces nouvelles installations devrait apaiser les colons mais raviver la colère des Palestiniens. Ces derniers craignent que ces colonies, construites sur des terres conquises par Israël lors de la guerre des Six-Jours en 1967 et où vivent près de 350 000 colons juifs, ne les empêchent de créer un Etat viable.
Aux yeux de la communauté internationale, toutes les colonies en territoire occupé sont illégales, qu'elles aient ou non été autorisées par les autorités israéliennes. Plus de 340 000 colons israéliens vivent en Cisjordanie et plus de 200 000 dans des quartiers de colonisation à Jérusalem-Est occupé et annexé.
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