Prism : les renseignements américains espionnaient (aussi) l'Union européenne
Cette fois, la barre est mise un cran plus haut. Les États-Unis sont déjà, depuis plusieurs semaines, sous le feu des critiques depuis qu'Edward Snowden, ancien informateur de la NSA, a révélé l'existence de Prism, un programme de surveillance des communications de particuliers à grande échelle.
Mais cette fois, l'agence de sécurité nationale est accusée d'avoir espionné l'Union européenne (UE). Selon le magazine allemand Der Spiegel , qui s'est procuré un document confidentiel récupéré par Snowden, des micros auraient été placés dans les bureaux de l'UE à Washington et au siège de l'ONU, à New York. Toujours selon le magazine, la NSA surveillait également les communications des diplomates au sein du Conseil européen à Bruxelles. Pourtant, ces derniers disposent de systèmes hautement sécurisés pour passer leurs appels. Mais la NSA s'infiltrait aussi dans des mails et documents officiels.
L'Europe comme cible
Le document confidentiel fourni par Snowden révèle que des micros étaient déjà installés depuis 5 ans au siège du Conseil européen, où les membres des gouvernements croyaient pouvoir passer des appels sécurisés. Le président Obama, à Berlin il y a une dizaine de jours, avait pourtant assuré à la chancelière allemande Angela Merkel que Prism ne concernait que l'anti-terrorisme et le trafic d'arme.
"Un immense scandale "
Cette nouvelle affaire a de quoi susciter la colère des gouvernements des pays membres de l'UE. Pour les Etats-Unis, c'est un voile supplémentaire qui se lève sur des pratiques peu avouables. Cité par Der Spiegel , le président du Parlement européen Martin Schulz fulmine : "Si cela se confirme, il s'agit d'un immense scandale ". Il demande des éclaircissements de la part des Etats-Unis. Le député européen écologiste Daniel Cohn-Bendit appelle en représailles à cesser les négociations sur le traité de libre-échange transatlantique.
Berlin a réagi dimanche, par la voix de la ministre de la Justice allemande, et demandé des explications "immédiates" aux autorités américaines.
Pendant ce temps, Edward Snowden, recherché par Washington, se trouve toujours en zone de transit à Moscou, attendant une réponse de l'Equateur à sa demande d'asile politique.
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