Coca-Cola étend sa zone de production dans les territoires palestiniens
C’est sans doute la marque qui symbolise le plus l’Amérique. Coca-Cola a inauguré très officiellement mercredi une usine de production dans la bande de Gaza dirigée par les islamistes du Hamas.
Coca-Cola vient d'étendre sa zone de production dans les territoires palestiniens en inaugurant officiellement mercredi 31 novembre une usine de production dans la bande de Gaza dirigée par les Islamistes du Hamas. C’est la 4ème usine dans la région, mais la première à Gaza, enclave placée sous blocus israélien, touchées par des bombardements il y a à peine deux ans et demi.
Devant la ligne de production, les employés avec leur blouson noir Coca-Cola surveillent l’avancée des bouteilles sur la chaîne entièrement automatisée. On est dans la zone industrielle de Karni, à côté des gigantesques hangars de l’ONU, tout près de la frontière Israélienne.
Des emplois et l'espoir de relance de l'économie locale
L’usine tourne 8 heures par jour depuis six mois. Elle emploie pour le moment 120 personnes directement et en fait vivre 1 200 indirectement. L’investissement est de 18 millions d’euros. Un signe d’espoir dans une économie en panne sèche, estime le responsable Yasser Arafat - un homonyme de l’ancien président - car "si les autres font ce qu’on a fait, peut-être que ça va aider l’économie de Gaza", avance-t-il.
C’est un signe pour les autres sociétés internationales que l’investissement à Gaza est sûr et peut-être que ça va les encourager à commencer des investissements
Une usine consommatrice en eau, denrée de plus en plus rare à Gaza
L’usine produit pour le marché local, à 50 centimes d’euros la bouteille. Cela ne signifie pas l’entrée du Coca à Gaza puisqu’il était jusqu’ici distribué par les trois usines déjà installées en Cisjordanie. Cela n’est pas non plus la première entreprise américaine dans l’enclave. S’il y a pu avoir certaines actions violentes contre les intérêts américains au milieu des années 2000, cette greffe n’a pas de raison d’être rejetée vues les conditions de vies imposées par le blocus, estime le politologue Moukhemar Abu Saada. "La plupart des Palestiniens à Gaza ne suivent pas le boycott contre Israël ou contre les produits américains. Les Palestiniens de Gaza consomment tout ce qu’il y a sur le marché", souligne-t-il.
Mais l’usine Coca-Cola est une contrainte supplémentaire sur les ressources en eau. Elle tire 256 m3 par jour d’une nappe phréatique déjà très sollicitée et très polluée. La marque a donc prévu d’offrir une installation pour traiter l’eau dans un camp de réfugiés situé à proximité.
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