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Nucléaire iranien : la France formule "quatre exigences"

A peine arrivé en Israël ce dimanche, et avant d'aller dans les Territoires palestiniens, François Hollande a confirmé la fermeté de la France sur le dossier du nucléaire iranien, affirmant qu'elle ne céderait rien et demanderait le maintien des sanctions le temps nécessaire. Il a formulé "quatre exigences" pour un "accord intérimaire". Le président a deux autres objectifs pendant son séjour : peser sur le processus de paix israélo-palestinien et améliorer les relations économiques entre les deux pays.
Article rédigé par Yves Izard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Alain Jocard Reuters)

François Hollande est arrivé ce dimanche
en Israël pour une visite de trois jours dans l'Etat hébreu et les Territoires
palestiniens. Il a immédiatement assurer le Premier ministre
Benyamin Netanyahu et le président Shimon Peres de la fermeté de la France sur le dossier du nucléaire iranien.

La France est pour un accord intérimaire, mais à quatre conditions a-t-il dit dimanche soir:
"Première exigence: mettre l'intégralité des installations nucléaires
iraniennes sous contrôle international, dès à présent. Deuxième point:
suspendre l'enrichissement
(d'uranium) à 20%. Troisième exigence: réduire le
stock existant. Et enfin, arrêter la construction de la centrale d'Arak
".
"Voilà les points qui pour nous sont essentiels comme garantie d'un
accord
", a ajouté le chef de l'Etat français.

"La France ne cèdera pas"

"La France ne cédera pas sur la prolifération nucléaire ", avait dit un peu plus tôt François Hollande à l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv. "Nous n'admettrons jamais que l'Iran puisse détenir l'arme
nucléaire parce que c'est une menace pour la sécurité d'Israël
et pour l'ensemble du monde
", a-t-il dit, assurant qu'il n'y
aurait accord "que si l'Iran renonce définitivement " au
nucléaire militaire.

"Votre visite, Monsieur le Président, met en lumière et votre attachement à Israël, et l'estime profonde qui lie nos deux peuples" , avait alors réagi le président israélien Shimon Peres en français. 

La France soutient le processus de paix

Mais une autre question est au cœur
de ce premier voyage officiel de François Hollande dans la région. La France peut-elle
peser sur le processus de paix relancé il y a trois mois et pour lequel le secrétaire
d'Etat américain John Kerry se démène sans résultats probants ?

Le message de François Hollande sera
en tout cas un message d'encouragement, reçu certainement avec bienveillance
par Benyamin Netanyahu grâce à l'intransigeance de la France à l'égard de l'Iran.
Le nucléaire civil, oui. Le nucléaire militaire, non.

Mais, pour la question d'un compris,
d'un accord historique entre Israël et les Palestiniens, ce sera beaucoup plus difficile.
Netanyahu continue la colonisation juive des territoires palestiniens, le président
Hollande la dénonce. Mais Netanyahu exige désormais que les Palestiniens
reconnaissent le caractère juif de l'Etat d'Israël.

Relations économiques, une carte à jouer

C'est peut-être sur le plan
économique que la France peut espérer avancer. Un peu plus d'un milliard d'exportations,
c'est médiocre. Sans doute parce que la France jugeait depuis des lustres que
travailler avec Israël n'était pas compatible avec ses intérêts dans le monde
arabe. Mais la politique arabe de la France est peut-être en train de changer.

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