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L' Arabie saoudite à la recherche d'un nouveau modèle et d'une nouvelle image
L’Arabie Saoudite esquisse un nouveau modèle, pour sortir du "tout pétrole". En vendant 5% de la compagnie nationale Saudi Aramco, Ryad espère alimenter un fond d’investissement parmi les plus puissants au monde et diversifier son économie. Le prince Ben Salmane affirme vouloir plus de femmes dans la vie active, le royaume entend investir dans les médias et la culture pour changer son image.
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Le Conseil des ministres saoudien a approuvé le 7 juin 2016 le plan du vice-prince héritier Mohammed ben Salmane. Un plan qui vise à diversifier l'économie et créer 450.000 emplois d'ici à 2020. Les dépenses publiques seront réduites de 40% en cinq ans, en partie par une baisse des subventions sur les factures d’eau et d’électricité.
Le projet vision 2030
La mutation de l’économie saoudienne passe par la création d’un fonds souverain doté de 2000 milliards de dollars financé par la privatisation partielle du géant des hydrocarbures national Saudi Aramco.
Ce fonds souverain servira à acheter les entreprises les plus rentables sur le marché mondial. Ryad peut ainsi s’assurer une rente durable qui viendra remplacer en partie les revenus pétroliers en forte baisse depuis 2014.
Avec la chute des prix du brut, l’Arabie saoudite entend sortir de sa dépendance au pétrole, en investissant dans le gaz et les énergies renouvelables. Plus audacieux, le royaume veut construire un chantier naval, investir dans le tourisme, et attirer les investissements étrangers.
Plus classique, le plan prévoit d’investir dans l’économie du pèlerinage en faisant passer le nombre de pèlerins à la Mecque de 1,5 millions à 2,5 millions. Et de 7 à 15 millions le nombre de personnes qui effectuent le petit pèlerinage (Omra).
Timide ouverture culturelle
Le plan prévoit de relever de «23% à 28% la participation des femmes dans la population active», et «développer des activités culturelles et de divertissement dans le pays».
Une cité des médias servira «à la promotion de la production audiovisuelle et créera 6.100 emplois en cinq ans». Un «Complexe royal des arts», exposera les artistes saoudiens. Une première dans ce royaume qui ne compte ni musée, ni théâtre, ni cinéma public. Pour le ministre de la Culture «ces projets permettront de changer l’image de l’Arabie saoudite dans le monde».
«Il est difficile d’imaginer l’émergence d’une scène artistique et d’un secteur médiatique prospères dans un climat où exprimer des opinions différentes conduit à de longues peines de prison» a réagi, dubitative, l’ONG Human Rights Watch.
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