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Mis sous tutelle, le quotidien turc Zaman titre "Jour de honte" pour la presse

Le principal quotidien turc, mis sous tutelle dans le cadre d’une enquête sur l'opposant Fethullah Gülen, est accusé par le président Recep Tayyip Erdogan de vouloir fomenter un coup d'Etat. Une manifestation de soutien a été brutalement dispersée par la police.
Article rédigé par Alexandre Billette
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
  (Pour la deuxième fois en quelques heures, les policiers ont ainsi violemment repoussés cet après-midi les manifestants qui protestaient contre la mise sous tutelle du quotidien © MaxPPP)

 En Turquie des manifestants se sont rassemblés samedi devant le bâtiment du journal Zaman, qui titrait sa une ce samedi "Jour de honte pour la presse". Les autorités avaient auparavant investi les bureaux de ce groupe proche de l'imam Fethullah Gülen, l'ennemi numéro un du président Recep Tayyip Erdogan. Une intervention musclée, qui a eu lieu quelques heures après une décision de justice  qui plaçait sous tutelle le groupe de presse auquel appartient le quotidien.

Gaz lacrymogènes et des balles de plastique

Pour la deuxième fois en quelques heures, les policiers ont ainsi violemment repoussés cet après-midi les manifestants qui protestaient contre la mise sous tutelle du quotidien Zaman, en utilisant des gaz lacrymogènes et des balles de plastique contre une foule de 500 personnes, constituée notamment de familles, de femmes et d'enfants.

La nuit dernière, les policiers avaient pénétré dans les locaux du journal pour signifier officiellement la reprise du Groupe par des administrateurs temporaires. Les journalistes de Zaman ont travaillé aujourd'hui dans une ambiance "irréelle", en présence de policiers et sans accès à Internet dans les bureaux. 

L'UE appelle la Turquie a respecter la liberté de la presse

Une mise sous tutelle qui intervient à un moment très particulier : quelques jours avant le sommet Turquie UE de Bruxelles lundi. L'opposition reproche d'ailleurs à l'Europe de fermer les yeux sur ce qui se passe en Turquie, pour obtenir à tout prix une entente avec Ankara sur la question des réfugiés. Ce samedi après-midi, l'Union européenne a officiellement appelé la Turquie, "candidate à l'adhésion", à "respecter la liberté de la presse".

"L'UE a constamment souligné que la Turquie, en tant que pays candidat, doit respecter et promouvoir des normes et pratiques démocratiques élevées, dont la liberté des médias", selon un communiqué diffusé à deux jours d'un sommet UE-Turquie à Bruxelles spécifiquement consacré à la crise migratoire.

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