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Mali : les djihadistes ont quitté les villes occupées au nord

Les djihadistes qui tiennent le nord du Mali ont quitté les villes du Nord du pays qu'ils occupaient depuis neuf mois, selon des témoins. Ils avaient repris leur offensive vers l'ouest plus tôt dans la journée, en s'emparant d'une nouvelle ville. Alors que des chars français sont entrés par la Côte d'Ivoire, d'autres pays limitrophes ont fermé leurs frontières avec le Mali. La questions sera abordée au Parlement mercredi.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
  (Joe Penney Reuters)

Après quatre jours
d'intervention française au Mali, les djihadistes maliens ont évacué les trois
grandes villes du nord du pays qu'ils occupaient depuis plusieurs mois. Des
témoins ont constaté en début de soirée lundi le départ des islamistes. Selon
un de leurs porte-parole, il s'agirait en réalité d'un "repli
tactique
".  A Gao, bombardée
dimanche par l'armée française, un habitant déclarait ce lundi : "Nous
sommes libres. On n'a pas vu un seul moujahidine ici. Ils ont quitté la ville
et les chefs sont cachés
".

Pourtant, les islamistes
ont lancé ce lundi une contre-offensive vers l'ouest du pays. Après que leur
progression a été stoppée par l'armée française vendredi, les djihadistes ont à
nouveau progressé géographiquement : ils se sont emparés de la ville de Diabali,
situé à 400 km au nord de la capitale Bamako. "Ils ont pris Diabali,
qui est une petite commune, après des combats importants et après une
résistance de l'armée malienne qui était insuffisamment dotée à ce moment
précis
", a déclaré le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
L'attaque était menée par Abou Zeid, l'un des chefs d'Aqmi.

La force
"Licorne" envoie des renforts

De nouvelles forces
françaises sont en outre entrées au Mali par la frontière ivoirienne lundi. Il
s'agit d'une trentaine de chars ainsi qu'un d'un hélicoptère, issus de la force
"Licorne" déployée en Côte d'Ivoire depuis 2002. "Cette
colonne de chars est venue d'Abidjan et était applaudie par une foule immense
dans les villes et villages qu'elle a traversés jusqu'à la frontière
",
a raconté un habitant de la région.

Les forces françaises et
maliennes devraient être rejointes d'ici peu par d'autres soldats en provenance
de pays de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest). Le
Nigeria, qui doit fournir 600 hommes, a déclaré que ceux-ci seraient déployés
"avant la semaine prochaine", selon le président nigérian Goodluck
Johnathan. Le Niger, le Burkina Faso, le Togo, le Sénégal, le Bénin et le Ghana
doivent également envoyer des militaires sur place.

Les rebelles Touareg du
Mouvement national pour la libération de l'Azawad ont fait part de leur intention
d'aider l'armée française. Ils proposent de "faire le travail au sol "
grâce à leur "connaissance du terrain et des populations ". Ces
rebelles avaient en premier attaqué le nord du pays en janvier 2012 avant d'en être
chassés par les groupes islamistes.

Les frontières fermées

Dans le même temps,
d'autres pays limitrophes du Mali ont fermé la frontière qu'ils partagent avec
le pays, selon le ministre algérien des Affaires étrangères. De même, l'armée
mauritanienne s'est déployée pour "boucler la frontière" qui sépare
le Mali de la Mauritanie "en vue de mieux sécuriser le pays ".

Cette fermeture des
frontières se déroule alors que des dizaines de maliens fuient les combats.
Quelque 30.000 personnes, selon les estimations des Nations Unies. Selon
Eduardo del Buey, porte-parole de l'Onu, les groupes islamistes du nord empêcheraient
les régugiés de se diriger vers le sud pour échapper aux combats.

A l'ONU lundi, au Parlement mercredi

Dans la nuit de lundi à
mardi, le sujet doit être discuté au sein du Conseil de Sécurité de l'Onu, à
l'initiative de la France qui n'entend pas "agir seule" au Mali,
selon le ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius. Le secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-Moon, a salué l'intervention française. Il "se félicite de voir que des partenaires répondent à la demande d'assistance du gouvernement de ce pays afin de contrer l'avance vers le sud des groupes terrorristes armés ", selon un communiqué.

Au Parlement, la question sera débattue mercredi, après une réunion ce lundi soir
à Matignon entre Jean-Marc Ayrault et les responsables des différents groupes
parlementaires. Le Premier ministre répondra aux questions des députés, alors que Laurent Fabius sera quant à lui au Sénat. A l'issue de la réunion tenue lundi soir, les présidents des groupes parlementaires ont exprimé leur soutien à l'engagement des forces françaises. 

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