Malgré les printemps arabes, l'optimisme très mesuré d'Amnesty International
Tunisie, Egypte, Libye, Yémen, Syrie : l'organisation Amnesty International, basée à Londres, dresse dans son rapport le bilan d'une année de révolutions en cascade, dans les régimes autoritaires du Maghreb et du Moyen-Orient. Un vent de liberté à mettre sur le compte de "gens ordinaires " refusant "d'être privés de leur lutte pour la dignité et la justice ". C'est "le point qui donne de l'espoir pour 2012 ", se réjouit Amnesty. Mais la lutte est loin d'être terminée, précise aussitôt l'organisation. Si certains autocrates ont fini par tomber ( en Egypte, Libye, Tunisie), les réformes institutionnelles n'ont toujours pas suivi, et les régimes qui leur ont succédé ont parfois trahi les espoirs des protestataires.
En Egypte , Amnesty pointe du doigt notamment les exactions des généraux au pouvoir, "coupables de violences parfois pires que celles commises sous le régime d'Hosni Moubarak ". 84 personnes seraient ainsi mortes entre octobre et décembre lors de manifestations, affirme le rapport. En Tunisie , le constat est bien moins sévère, puisque des élections ont eu lieu. Et que le président par intérim Moncef Marzouki fut longtemps soutenu par Amnesty comme prisonnier d'opinion. Cela n'empêche pas l'organisation de déplorer la lenteur des réformes. En Libye , les rebelles armés qui ont conduit à la chute de Kadhafi semblent aujourd'hui hors de contrôle. Et le Conseil national de transition incapable de les diriger. Et Amnesty de rappeler que, selon les Nations-Unies, près de 7.000 personnes seraient détenues, en dépit de toute procédure judiciaire, dans des centres de fortune. En Syrie , homicides et actes de tortures sont imputés aux forces armées et aux services de renseignement. L'organisation de défense des Droits de l'Homme enfin dénonce le manque de réaction de la communauté internationale. Qui "n'a pas pris réellement la mesure " des révolutions. Et a apporté "un soutien inégal à la population de cette érgion du monde ".
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