Mitt Romney est l'auteur d'un livre en 2010 : "No Apology" . Il y reproche à Barack Obama d'avoir tentéd'apaiser les ennemis de l'Amérique. Une attaque qu'il vient de réitérer après l'attaque mardi des consulats d'Egypte et de Libye. L'ambassade américaine au Caire fait rapidement partir un communiqué qui dénonce le contenu du film anti-Islam qui provoque les manifestations. La candidat républicain fonce bille en tête et dénonce une réponse "honteuse". "Je pense que c'est prendre une trajectoire terrible pour l'Amérique que de s'excuser de nos valeurs" , explique-t-il.La presseaméricaine qualifie " d'erreur " la déclaration de RomneyPour la presse américaine, Mitt Romneysemble avoir voulu tirer un avantage politique d'une attaque qui a coûté la vie à 4 américains. Impardonnable pour beaucoup d'éditorialistes. Sur MSNBC, Lawrence O'Donnell déclare : "le camp Romneyaurait mieux fait de ne rien dire car dans ces cas-là (...), la seulechose qui va attirer l'attention est de dire une chose stupide, ce qu'ils ontréussi à faire" . Même son de cloche pour ChuckTodd sur la même chaîne : "Mitt Romney a mal calculé quand il a décidé d'attaquerle président Barack Obama" .Romney lâché dans son propre campAux yeux de tous, le candidat Romney a parlé un peu trop vite. Personne ne semble le suivre, même parmi les plus farouches opposant à Barack Obama. Commele rapporte le New York Times, la plupart des républicains à Washington se sontjoints aux démocrates pour dénoncer les attaques contre les ambassadesaméricaines.Le sénateur républicain du Kentucky Mitch Mc Connel, critiquefréquent d'Obama salue la réponse d'Obama : "Nous rendons hommage aux Américains quiont perdu la vie en Libye et affichons notre unité dans la réponse qu'il faut yapporter". Idem pour John McCain,sénateur républicain de l'Arizona, ancien adversaire d'Obama dans la course àla Maison Blanche en 2008 et qui ne manque pourtant jamais une occasion decritiquer la politique étrangère du président américain. Mitt Romney doit sesentir bien seul.Riposte des démocratesL'équipede campagne de Barack Obama riposte rapidement aux critiques. Le porte paroledu président américain reproche à Mitt Romney de lancer des "attaquespoliticiennes le jour d'un pareil drame" , rapporte le site américainPolitico.Le coup de grâce vientdu président lui-même. Invité de 60 minutes sur CBS, Barack Obama juge que "Romney tireavant de viser et qu'il faut avoir tous les faits avant de faire uncommuniqué" . Comme une manière de rappeler les manièresde cow-boy de Georges Bush, parti de la Maison Blanche en 2008 avec une côte depopularité certainement la plus basse de l'histoire politique des Etats-Unis.Obama s'élève alors en président posé et confiant et qui compte bien le rester. Mitt Romney tentevainement de corriger le tir, un peu maladroitement, devant les journalistes. "LaMaison Blanche a pris ses distances hier soir avec le communiqué [publiépar l'ambassade américaine au Caire], assurant qu'il n'avait pas été validéà Washington. Cela montre les signaux ambigus que cette administration envoieau monde" , juge-t-il, en s'emmêlant un peu les pinceaux.Les démocrates tire un avantage de cette "bourde"Reste pour les démocrates à tout fairepour que la déclaration de Romney reste dans les mémoires comme une déclarationpas vraiment "présidentielle", dans un pays où la politiqueétrangère est essentielle. Et de conserver l'avance du président démocrate : 51% des électeurssondés récemment par le Washington Post-ABC News pensent qu'Obama ferait unmeilleur travail pour lutter contre le terrorisme.Cette phrase de GailCollins à retenir ce matin dans le New York Times : "Il restedeux mois et nous voilà à repenser notre présomption que les électeurs desprimaires républicaines avaient choisi l'option la plus stable ".