Le séisme de magnitude 6,8 qui a frappé l'Est de la Birmanie jeudi a fait au moins 75 morts et 110 blessés
Le séisme a été ressenti jusqu'en Chine et dans toute la péninsule indochinoise. La secousse est survenue en plein triangle d'or, aux confins de la Birmanie, de la Thaïlande et du Laos, une zone montagneuse difficile d'accès mais théâtre d'un actif commerce transfrontalier.
Elle a été particulièrement violente dans des communes situées entre les villes de Tachilek et Kengtung, d'où proviennent pour l'instant toutes les victimes birmanes.
La secousse a emporté 400 habitations dans quatre villages et communes situées près de l'épicentre, rasant aussi des monastères bouddhistes et des bâtiments publics et concentrant les dégâts entre les villes de Tachilek et Kengtung.
Le bilan provisoire, rien qu'en Birmanie, est monté à 74 morts et 111 blessés dans cinq communes distinctes, dont celle de Tarlay et Mine Lin, selon les estimations officielles. "Nous essayons d'atteindre les zones isolées (...). L'armée, la police et les autorités locales veulent chercher des blessés dans les zones affectées mais les routes sont toujours coupées", a indiqué une source birmane à l'AFP sous couvert de l'anonymat. Une femme de 52 ans a par ailleurs été tuée et 16 personnes blessées côté thaïlandais.
Ni la Thaïlande ni le Laos voisin, dont certains villages sont pourtant très proches, n'ont souffert de dégâts majeurs.
L'épicentre du séisme, qui s'est produit à une profondeur d'une dizaine de kilomètres, a été localisé par l'Institut de géophysique américain (USGS) à 90 kilomètres au nord Chiang Rai (nord de la Thaïlande), en territoire birman.
Chris Herink, directeur en Birmanie de l'organisation humanitaire World Vision qui dispose d'une trentaine d'employés dans la région touchée, a indiqué que les répliques se poursuivaient dans la matinée. "Beaucoup de gens se réfugient hors de leur maison", a-t-il expliqué à l'AFP par téléphone depuis Rangoun en tout début de matinée. "Il ne me semble pas y avoir de dégâts d'infrastructures catastrophiques bien que beaucoup de bâtiments soient fissurés (...). Mais les zones rurales sont sources d'inquiétude", a-t-il ajouté.
Le séisme a été ressenti dans une zone très large, provoquant des scènes de panique même si seules la Birmanie et la Thaïlande ont fait état de dégâts matériels et de victimes. Des secousses ont été perçues dans des immeubles élevés de Bangkok. Naypyidaw, la capitale birmane, située à plusieurs centaines de kilomètres plus au sud, et Mandalay ont aussi un peu tremblé, de même que Vientiane.
A Louang Namtha, dans le nord du Laos, "ça a tremblé un peu, peut-être pendant deux minutes", a indiqué Adrian Schuhbeck, employé de la coopération allemande. Au Vietnam, les secousses ont été ressenties à Hanoï ainsi que dans plusieurs localités du nord.
"Plusieurs grands bâtiments ont tremblé dans le nord du Vietnam et à Hanoï et cela a provoqué une certaine panique chez les gens", a précisé Le Huy Minh, directeur adjoint de l'Institut national de géophysique. "Il y a une grande panique chez les résidents", a indiqué Nguyen Thai Son, un expert de cet institut installé à Dien Bien Phu, ville du nord-ouest du pays, à 350 kilomètres de l'épicentre.
La Radio nationale de Chine a confirmé que le séisme avait été ressenti dans la province du Yunnan (sud-ouest). Il a provoqué des fissures dans des maisons et des écoles, les craintes de réplique poussant de nombreux habitants à passer la nuit dehors.
Le séisme est intervenu 13 jours après celui qui a déclenché au Japon un tsunami destructeur. Mais aucun avis d'alerte au tsunami n'a été émis, la secousse tellurique étant survenue trop loin à l'intérieur des terres pour déclencher un raz-de-marée. La Birmanie et le Japon se trouvent sur des plaques tectoniques différentes et les deux séismes ne sont probablement pas liés.
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