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Le président français a promis lundi de nouvelles initiatives pour débloquer le processus de paix israélo-palestinien

"Tout doit être fait pour que les discussions reprennent", a plaidé Nicolas Sarkozy, faute de quoi se profile selon lui "une troisième Intifada".Le président français a assuré s'être entendu avec son homologue palestinien Mahmoud Abbas sur des "initiatives" dont il n'a pas dévoilé la teneur et s'est abstenu de soutenir la piste de Bernard Kouchner.
Article rédigé par France2.fr
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Mahmoud Abbas et Nicolas Sarkozy, à Paris, le 22 février 2010. (AFP - Lionel Bonaventure)

"Tout doit être fait pour que les discussions reprennent", a plaidé Nicolas Sarkozy, faute de quoi se profile selon lui "une troisième Intifada".

Le président français a assuré s'être entendu avec son homologue palestinien Mahmoud Abbas sur des "initiatives" dont il n'a pas dévoilé la teneur et s'est abstenu de soutenir la piste de Bernard Kouchner.

Le ministre français des Affaires étrangères avait envisagé durant le weekend la piste d'une reconnaissance d'un Etat palestinien qui serait proclamé rapidement, sans attendre un accord avec Israël sur la question des frontières.

Nicolas Sarkozy pour "un Etat palestinien réel"
Bernard Kouchner
a "mis sur la table un certain nombre de possibilités d'alternatives au cas où on ne débloquerait pas les choses", a dit le président français.

"Ce que nous voulons, c'est un Etat réel", a insisté Nicolas Sarkozy à l'issue d'un déjeuner de travail à Paris avec le président de l'Autorité palestinienne. "Un Etat palestinien dans les frontières de 1967, avec un échange de territoires comme ça a toujours été dit", a-t-il dit. Cet Etat doit être "viable, moderne, démocratique", a-t-il ajouté.

Avec Mahmoud Abbas, "nous sommes d'accord sur la nature d'initiatives que nous pourrions prendre ensemble", a-t-il dit. Ni l'un ni l'autre n'ont voulu en révéler la teneur avant d'avoir pris "tous les contacts nécessaires".

Si rien n'est fait pour relancer les négociations entre Israéliens et Palestiniens, "ça sera la catastrophe", a insisté Nicolas Sarkozy, qui a réitéré son soutien "total" à Mahmoud Abbas et a dit travailler "main dans la main avec les Américains".

Mahmoud Abbas plaide la négociation préalable
De son côté, Mahmoud Abbas a plaidé pour la négociation avant tout. "Les négociations avant, la proclamation de l'Etat ensuite", a-t-il dit. Selon lui, l'Autorité palestinienne, en tout état de cause, ne proclamerait pas d'Etat sans accord avec "tous les pays du monde".

"La paix ne viendra que par les négociations", a-t-il ajouté. "Je souhaite que la partie israélienne nous aide pour que nous puissions continuer à aller dans cette direction."

Il a par ailleurs vanté l'approche de son Premier ministre Salam Fayyad, qui a modernisé l'administration de la Cisjordanie, attirant les investisseurs privés, dans le but de jeter les bases d'un Etat palestinien viable en 2011.

Kouchner propose un calendrier
Au cours de la visite de deux jours à Paris de Mahmoud Abbas, les responsables français ont cherché à réaffirmer le rôle que l'Europe doit jouer aux côtés des Américains, selon eux, dans un processus de paix actuellement au point mort.

Dans une tribune publiée lundi par Le Monde, Bernard Kouchner ne réitère pas sa piste évoquée vendredi. Mais il reprend l'initiative en compagnie de son homologue espagnol Miguel Angel Moratinos. Ensemble, ils suggèrent que les Européens proposent un "calendrier de négociations" qui porterait sur l'ensemble des questions du statut final (sécurité, frontières, eau, réfugiés, Jérusalem).

Ils ont aussi proposé que l'UE "accueille une conférence au sommet pour la paix permettant de conforter et d'encadrer cette dynamique, et d'encourager la reprise des contacts pour une paix définitive entre la Syrie et le Liban et Israël".

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