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La guérilla marxiste propose un dialogue à Juan Manuel Santos pour trouver une solution politique au conflit arrmé

"Ce que nous proposons aujourd'hui, une fois de plus, c'est de discuter", déclare le chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie, Alfonso Cano, dans une vidéo."Il est possible de régler" le conflit actuel "'par le dialogue, la discussion, les propositions politiques, la diplomatie", a -t-il ajouté dans son message long de 36 minutes.
Article rédigé par France2.fr
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Le chef des FARC, Alfonso Cano, dans une vidéo diffusée le 25 mai 2008 par la télévision vénézuélienne Telesur (AFP - TELESUR)

"Ce que nous proposons aujourd'hui, une fois de plus, c'est de discuter", déclare le chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie, Alfonso Cano, dans une vidéo.

"Il est possible de régler" le conflit actuel "'par le dialogue, la discussion, les propositions politiques, la diplomatie", a -t-il ajouté dans son message long de 36 minutes.

Il s'agit de la première réaction des FARC depuis la victoire de Juan Manuel Santos, ex-ministre de la Défense qui prêtera serment comme chef de l'Etat le 7 août. Ce dernier a remporté haut la main l'élection présidentielle du 20 juin dernier en se présentant comme l'héritier du président sortant Alvaro Uribe. La campagne militaire engagée depuis la première élection de celuio-ci en 2002 a fortement réduit l'influence de la guérilla dans le pays.

La proposition de dialogue survient une semaine après l'annonce par le Vénézuéla de la rupture de ses relations diplomatiques avec la Colombie. Caracas entendait ainsi répondre aux accusations du gouvernement colombien sortant d'Alvaro Uribe qui affirme que le Vénézuéla héberge 1500 guérilleros et des dizaines de camps rebelles colombiens. Une réunion extraordinaire des chefs de la diplomatie sud-américains, jeudi à Quito (Equateur), n'a pas permis de rapprocher les deux pays.

La vidéo, diffusée sur le blog de la revue Resistencia, présentée comme un organe de diffusion des FARC par le ministère de la Défense, sort aussi une semaine après que le président vénézuélien Hugo Chavez eut appelé les guérillas colombiennes à "reconsidérer leur stratégie armée".

Le futur vice-président de Juan Manuel Santos, Angelino Garzon, a déclaré en début de semaine qu'il "apprécie hautement" les propos de Hugo Chavez, chef de file de la gauche radicale latino-américaine.

Alvaro Uribe a en revanche fustigé le "plan de paix" pour la Colombie, présenté à Quito par le Vénézuéla, qui a pour but, selon lui, de permettre aux rebelles de "reprendre leur souffle". Il a affirmé mardi que la Colombie ne se laisserait pas "piéger" par des offres de dialogue. Quand le serpent terroriste sent qu'il suffoque, il réclame des processus de paix, pour reprendre de l'air et revenir propager son poison", a déclaré le président sortant.

Les propositions du chef des FARC
Alfonso Cano, chef d'état-major des FARC depuis le décès en 2008 du fondateur de la guérilla Manuel Marulanda, souhaite notamment débattre de l'accord militaire conclu l'an dernier par Bogota, qui permet à l'armée américaine d'utiliser sept bases en territoire colombien. "Il faut que nous parlions de l'indignité que représente l'existence de sept bases avec des troupes militaires américaines en Colombie", estimet-t-il.

Le chef rebelle propose d'aborder de nombreux autres sujets (droits de l'homme, otages appelés "prisonniers de guerre", propriété des terres...).

Selon Alfonso Cano, les précédentes tentatives de dialogue entre le pouvoir et la guérilla fondée en 1964 ont "échoué, car il n'y avait pas la volonté de trouver des solutions". "Les innombrables gouvernements qui ont promis d'en finir avec le conflit armé par la voie militaire ont également échoué", a-t-il cependant ajouté.

Les FARC sont encore actives sur près de 50 % du territoire colombien et compteraient entre 7500 et 10.000 combattants, selon les estimations.

Le président élu, un ancien ministre de la Défense
Juan Manuel Santos a été le ministre de la Défense d'Alvaro Uribe de 2006 à 2009. Il a porté des coups très durs à la guérilla, notamment avec la libération de 15 otages des FARC, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, en juillet 2008, ou le bombardement d'un campement des FARC en Equateur, quatre mois plus tôt.

Cette attaque avait coûté la vie à 25 personnes, dont le numéro deux des FARC, Raul Reyes. Elle avait aussi provoqué une rupture des relations diplomatiques avec Quito
pendant plus d'un an et demi.

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